Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 15 septembre 2021

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 15 septembre 2021
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L’actualité des énergies renouvelables est très riche cette semaine ! Parmi ces nombreux projets, on compte la réalisation de plusieurs centrales solaires dans différents pays, le démarrage de nouveaux projets d’électrification, la création d’un nouveau financement des énergies renouvelables, la mise en valeur de l’énergie solaire dans le succès d’une société agricole, etc. Quatre pays sont concernés par cette actualité : le Mali, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone. Mais avant de se pencher sur ces cas particuliers, observons quelques nouvelles qui touchent l’ensemble de la région.

MALINIGERSÉNÉGAL SIERRA LEONE

Bientot une nouvelle centrale solaire flottante en Afrique de l’Ouest

L’arrivée d’une nouvelle centrale solaire flottante se précise dans la région ! Un consortium norvégien dirigé par Scatec Solar ambitionne de mettre en œuvre une centrale hybride hydroélectrique et solaire flottante en Afrique de l’Ouest. Le site choisi n’a pas encore été identifié. Notons tout de même que le consortium est composé du spécialiste du photovoltaïque flottant Ocean Sun, l’organisme de recherche indépendant Sintef, le fournisseur de logiciels Prediktor, l’Institut pour la technologie de l’énergie (IFE) et l’organisation norvégienne de l’industrie solaire Solenergiklyngen. Le projet bénéficie d’une participation de $ 9,1 millions de la part du gouvernement norvégien.

L’énergie solaire et hydroélectrique se sont révélés complémentaires par le passé. La Côte d’Ivoire réceptionne d’ailleurs sur son sol la première centrale solaire flottante du continent à Kossou, d’une puissance de 20 MW (Lire : Chronique Énergies renouvelables & Agriculture au 20 avril 2021). Les centrales solaires sont révélées complémentaires aux barrages hydroélectriques dans la mesure où l’installation de panneaux photovoltaïques sur une étendue d’eau permet d’en augmenter le rendement, par l’absence d’ombre, le rayonnement incident de l’eau (effet miroir) et le fait que l’eau, en rafraîchissant les panneaux, leur évite la surchauffe. Sans oublier que l’énergie hydraulique est défaillante lors des épisodes de sécheresses -comme nous avons pu l’observer avec la crise ivoirienne ces derniers mois- et permet à l’énergie solaire de compenser cette déficience.

Aktivco signe une facilité de crédit de € 60 millions

Aktivco, le véhicule d’investissement du groupe Camusat, signe une facilité de crédit d’une valeur de € 60 millions avec plusieurs investisseurs pour installer des solutions d’énergie propre à destination de pylônes de télécommunication au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Niger et au Tchad. Le crédit est composé comme ceci : € 27 millions sont alloués par la Facilité pour l’inclusion énergétique (FEI) de la Banque africaine de développement, € 16 millions par Proparco, € 9 millions par Norfund, la société capital-investissement du gouvernement norvégien, € 8 millions par AfricaGoGreen (AGG), un fonds de l’allemand KfW pour promouvoir les investissements privés qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre.

Mali : Inauguration d’une centrale hybride solaire/diesel

Alors que le Mali traverse une crise multidimensionnelle, le ministre des Mines, de l’énergie et de l’eau, Laamine Seydou Traoré, a inauguré samedi dernier la centrale hybride diesel-solaire de Maraka-Coungo, dans la région la région de Dioïla. Financée en partenariat avec le groupe de la Banque mondiale et l’AMADER, le coût de ce projet s’élève à $ 76,5 millions (FCFA 44,2 milliards, dont FCFA 4,45 milliards à la charge de l’Etat du Mali), il couvre 45 localités et raccorde 612 900 personnes au réseau électrique.

En outre, le projet prévoit la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 260 kW, l’installation de deux groupes électrogènes, un parc de batteries de stockage de 795,84 kWh, l’extension du réseau moyenne tension de 3,3 km et l’extension du réseau basse tension de 2,4 km. La centrale hybride devrait contribuer à baisser le tarif de l’électricité à FCFA 150/kWh, contre FCFA 240/kWh actuellement.

Par ailleurs, les 9ème Journées Minières et Pétrolières du Mali (JMP 2021) s’apprêtent à ouvrir leurs portes à Bamako, du 16 au 18 novembre. Un évènement organisé par le ministère des Mines, de l’énergie et de l’eau du Mali en collaboration avec l’association AME Trade Ltd., sur le thème « Développement du contenu local ; défis, perspective et rôle de l’Etat ». Cette édition 2021 mettra l’accent sur les énergies renouvelables dans le cadre de l’exploitation minière et la promotion de politiques favorables à l’utilisation de l’énergie solaire dans les projets miniers. L’occasion pour l’Agence malienne des énergies renouvelables (AER-Mali) et la Direction nationale de l’énergie (DNE) de se joindre au comité d’organisation.

Niger : Une centrale solaire de 50 MW en approche !

Le dernier conseil des ministres a autorisé la ratification d’un prêt de $ 39,7 millions de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO -signé le 6 juillet dernier- pour le financement partiel du Projet d’électrification rural par systèmes solaires photovoltaïques de 250 localités. Un projet qui œuvre à assurer l’autonomie énergétiques de ces localités par l’implantation de mini-réseaux solaires et de kits solaires photovoltaïques autonomes.

Par ailleurs, le gouvernement du Niger lance le processus de sélection d’un producteur indépendant d’électricité (IPP) pour la mise en œuvre d’une centrale solaire photovoltaïque de 50 MW à Gourou Banda, près de Niamey. Une réalisation intégrée au sein du programme Scaling Solar du groupe de la Banque mondiale que le Niger vient tout juste d’intégrer ! Les entreprises ont jusqu’au 22 novembre 2021 pour se manifester. Rappelons que le Niger ambitionne de produire 30 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2035 et à atteindre dans le même temps l’accès généralisé à l’électricité.

Ce projet fait suite à la première centrale solaire du pays en 2018 à Malbaza (7 MW). En ce moment sont construites une centrale hybride solaire/diesel à Agadez d’une puissance de 19 MW construite par un consortium composé de l’entreprise française Vergnet et des sociétés indiennes Sterling and Wilson et SNS Solar Power Engineering & Technology, ainsi qu’une centrale de 2,75 MW réalisée par le fonds Abu Dhabi pour le développement… entre autres ! (Lire : Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 19 mai 2021). La nouvelle centrale solaire de Niamey sera donc la plus puissante du pays.

Sénégal : Une nouvelle approche pour financer le marché solaire

Les énergies renouvelables deviennent plus accessibles pour les entrepreneurs des zones rurales par le biais d’un système de financement basé sur les résultats (RBF). C’est le cas de 15 agriculteurs et 5 petites entreprises qui bénéficient de l’approche de GBE Senegal, Green People’s Energy (GBE) est une initiative du ministère allemand de la Coopération et du développement, qui offre aux citoyens d’Afrique subsaharienne un soutien technique et financier innovant pour l’acquisition de systèmes d’énergies renouvelables décentralisés.

Cette nouvelle approche financière fonctionne ainsi : les entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables doivent choisir 10 clients dans les zones rurales qui souhaitent des machines, des réfrigérateurs, pompes, etc. Ces clients achètent les équipements 10 % du prix d’achat et remboursent les 90 % à posteriori en plusieurs versements. L’entreprise perçoit une incitation de 50 % dès que l’installation fonctionne chez le client et les clients versent les 40 % restants en plusieurs échelonnements.

On compte par ce biais le financement de 20 petites entreprises de pompes et de réfrigération solaires dans les régions de Thiès, Louga et St. Louis, l’achat de 15 fermes agricoles irriguent leurs terres par le biais de pompes solaires, et 5 boutiques appartenant à des femmes utilisent des réfrigérateurs solaires.

Ailleurs dans le pays, la start-up sénégalaise Produits culinaires pour cuisine rapide (PCCR) valorise l’oignon, une denrée phare de la cuisine sénégalaise. Tandis que le Sénégal croule sous les oignons, que les prix de la denrée baissent et que les pertes de récolte augmentent (Lire : Le Sénégal croule sous sa production d’oignons) le projet de cette société consiste à aider les producteurs à mieux conserver leurs oignons (ce qui provoque une augmentation de la production et des revenus). Cette conservation est réalisée par un séchoir solaire qui peut traiter 1 à 3 tonnes d’oignons par jour. Dans un second temps, l’entreprise veille à transformer cette production locale en plusieurs produits : oignon surgelé, en poudre, séché, etc., qui sont vendus aux restaurateurs et aux ménages

Sierra Leone : Des installations solaire intégrées à la rénovation d’écoles

Le président Julius Maada Bio a procédé à une cérémonie pour l’ouverture de 100 écoles secondaires du premier cycle financées par l’Union européenne et construites par l’Office national d’autorisation (NAO) à Bo, ainsi que dans les districts de Kenema, Port Loko et Bombali. Ce projet bénéficierait à près de 35 000 élèves. Le coût de ces constructions s’élève à € 8,75 millions et permet également « la modernisation de 155 bâtiments scolaires, la construction de 19 nouveaux bâtiments, y compris des bibliothèques, des laboratoires scientifiques et informatiques, la construction ou la réhabilitation de 282 toilettes, la construction ou la réhabilitation de 78 puits creusés à la main. ; la construction ou la réhabilitation de 9 logements pour le personnel et la fourniture et l’installation de 50 unités solaires ». Aucune précision n’est pour l’instant apportée sur les 50 installations solaires.

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