Taxé aux Etats-Unis, l’OCP bénéficie d’un prêt de $350 millions d’Afreximbank pour se développer en Afrique

 Taxé aux Etats-Unis, l’OCP bénéficie d’un prêt de $350 millions d’Afreximbank pour se développer en Afrique
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Mois de mars chargé pour le géant marocain des engrais, le groupe OCP, avec la  perte de la bataille avec l’américain Mosaïc et donc la confirmation de droits composateurs sur ses exportations aux Etats-Unis, un accord de prêt avec Afreximbank et la relance de son méga-projet au Nigeria.

La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a accordé au groupe marocain d’engrais OCP une facilité de prêt de $350 millions sur sept ans pour soutenir ses plans d’expansion en Afrique. Une première opération de la banque en faveur du groupe OCP et qui rentre dans son mandat de faciliter le développement des exportations sur le continent et de  promouvoir le commerce et les investissements intra-africains, souligne le communiqué d’Afreximbank.

Une décision qui intervient quelques jours après la confirmation par l’International Trade Commission des Etats-Unis (USITC) de l’application de droits compensateurs de 19,97% sur les importations aux Etats-Unis d’engrais marocains dans la suite de la décision du mois dernier du département américain du Commerce (USDC). Des droits compensateurs seront aussi appliqués sur les producteurs russes, dont 9,19% pour PhosAgro et 47,05% pour EuroChem. Des droits compensateurs inférieurs aux droits préliminaires imposés en novembre 2020.

Le groupe américain Mosaïc avait sollicité en juin 2020 le département américain du Commerce et de l’USDC pour mener une enquête sur des pratiques concurrentielles jugées déloyales des producteurs d’engrais marocains et russes,  et demander que des droits compensateurs soient imposés sur les importations. Depuis fin novembre, une décision favorable à Mosaïc a été rendue et des droits préliminaires ont été imposés sur les importations marocaines d’engrais de 23,5% tandis que celles des russes étaient taxées respectivement de 72,50% pour EuroChem et 32,92% sur PhosAgro (Lire : Les États-Unis taxent les importations d’engrais phosphatés du Maroc et de la Russie).

Ce n’est pas une nouvelle pour le géant marocain des engrais, le plus gros exportateur d’engrais phosphatés aux États-Unis, représentant environ 60% des volumes importés, selon FitchRatings. Toutefois, l’agence,  en octobre dernier,  précisait que  l’Amérique du Nord représente moins de 10% des revenus du groupe OCP et qu’il devrait  être en mesure de réorienter les volumes vers d’autres régions. D’ores et déjà, la forte demande du Brésil et de l’Inde a amorti la baisse des volumes expédiés aux Etats-Unis, ajoute Fitch Ratings.

Relance au Nigeria

En Afrique, qui contribue à 24% de ses revenus en 2019, le méga projet au Nigeria lancé en juin 2018  (Lire : Accord avec l’OCP du Maroc pour une unité de production d’ammoniac au Nigeria) consistant en une plateforme industrielle polyvalente utilisant le gaz nigérian et le phosphate marocain pour produire 750 000 tonnes de d’ammoniac et 1 million de tonnes d’engrais phosphatés par an d’ici 2025, a franchi une étape supplémentaire lors de la visite début mars au Maroc d’une délégation nigériane, conduite par  le ministre des Ressources pétrolières, Timipre Marlin Sylva,. En effet plusieurs accords ont été formalisés  dont  la constitution d’un pacte d’actionnaires entre la Nigeria Sovereign Investment Authorithy (NSIA)  et OCP Africa en vue de la création d’une joint-venture en charge de la plate-forme industrielle. En outre, un Mémorandum d’entente entre la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), OCP Africa et la NSIA  a été signé afin d’évaluer l’opportunité d’une prise de participation de la NNPC dans la Joint-venture et son support sur le gaz. Enfin, un accord-cadre a été également conclut entre NNPC, Mobil Producing Nigeria (MPM), Gas Aggregation Company Nigeria (GACN), NSIA, et OCP Africa portant sur l’approvisionnement en gaz de la plateforme industrielle.

A signaler que l’OCP devra aussi faire face dès 2022 à la nouvelle réglementation, en vigueur en 2022,  de l’Union européenne sur la tenue en cadmium.

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