Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 26 octobre 2022

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 26 octobre 2022
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Dans le contexte géopolitique mondial actuel, l’intervention du Mali à la Semaine Russe de l’Energie 2022 ne passe pas inaperçue. Ceci mis à part, c’est l’occasion de faire le point détaillé sur la situation énergétique existante et l’immense potentiel en énergies renouvelables et en biomasse dans ce pays, grâce à l’excellent article publié par notre confrère maliweb. Pour sa part, la Côte d’Ivoire continue de tisser sa toile énergétique régionale avec la récente signature d’approvisionnement du Liberia, appelant de ses voeux le développement des renouvelables. Last but not least, un gros effort de formation aux énergies renouvelables se poursuit en Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’Ouest.

 

AFRIQUE

Du 24 octobre au 5 novembre se tient au Cameroun un séminaire régional de formation sur la politique et l’économie de l’énergie qui réunit les experts du secteur venus du Cameroun, de Djibouti, du Bénin, du Burkina Faso, du Togo, du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Congo et du Gabon. L’objectif principal est de doter les acteurs du secteur énergétique des outils nécessaires pour construire les politiques et assurer leur mise en œuvre, indique EcoMatin.

 

BÉNIN

Les Jeunes Leaders du Bénin (Jlb), école de formation au leadership politique et social en lien avec la fondation allemande Fredich Ebert, ont organisé samedi 22 octobre  à l’Université de Parakou (Up) au Bénin, une séance d’orientation des jeunes sur les métiers porteurs dont les énergies renouvelables.

 

CÔTE D’IVOIRE

 A l’occasion de la signature vendredi d’une convention d’achat d’énergie du Liberia à la Côte d’Ivoire, le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, Mamadou Sangafowa, a souligné la nécessité de développer les capacités de production et de transport d’énergie, mais également la construction de lignes d’interconnexion entre les différents pays. Il entend faire de la Côte d’Ivoire « le hub énergétique de la sous-région », rapporte l’AIP.

 

« Notre capacité de production a été augmentée de plus de 60% entre 2011 et 2022 pour atteindre 2548 MW et devrait doubler dans les prochaines années. La part des énergies renouvelables intégrant la grande hydroélectricité qui est d’environ 30%, devrait atteindre 45% en 2030, conformément à nos engagements de la COP 21 », a-t-il déclaré.

 

La signature du contrat signé avec le Liberia porte sur la fourniture d’énergie de type Take or Pay (TOP) d’une durée de trois ans renouvelables. La Côte d’Ivoire livre 17 GWh en 2022, 25 MW et 141 GWh en 2023, et enfin 50 MW et 424 GWh en 2024, a précisé le directeur général de CI-Energie, Noumory Sidibé.

 

Les contrats sont signés dans le cadre de l’interconnexion Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée (CLSG), d’un coût de FCFA 225 milliards ($ 450 millions) sur financements de la  Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’investissement (BEI), la KFW et les Etats membres.

 

A l’occasion de l’inauguration jeudi dernier du lycée professionnel sectoriel de formation aux métiers de l’agro-industrie et de la maintenance industrielle à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, le ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, N’Guessan Koffi, a annoncé que le Centre de formation aux métiers des énergies renouvelables, entre autres centres de formation, était « en cours de réalisation ». « Avec la coopération espagnole, nous avons enclenché la construction et l’équipement d’un centre de formation en énergie renouvelable, à hauteur de 7 milliards de FCFA », a précisé le Premier ministre Patrick Achi, selon JournalduNiger.com.

MALI

A la tête d’une d’une délégation qui a pris part à la Semaine Russe de l’Energie 2022 -Russian Energy Week (REW 2022), qui s’est tenue du 12 au 14 octobre 2022 à Moscou, le ministre malien des Mines, de l’énergie et de l’eau, Lamine Seydou Traoré, a souligné l’importance du potentiel des énergies renouvelables au Mali et l’intérêt de renforcer la coopération entre les deux pays et leurs entreprises, rapporte Maliweb.net dans un long article publié mercredi dernier. “La balle est dans le camp de l’Union européenne”, aurait lancé Vladimir Poutine en ouverture des débats, selon notre confrère.

A cette occasion, notre confrère dresse l’état des lieux du secteur énergétique au Mali. « La consommation énergétique globale du Mali était de 3.212.559 tonne équivalent pétrole (tep) en 2002. Cette énergie provient principalement de la biomasse (81%), des produits pétroliers (16%) et de l’électricité (3%). Quant aux énergies renouvelables (solaire, éolienne, micro/mini, hydroélectricité etc.), elles sont actuellement utilisées à un niveau insignifiant. Toutefois, plusieurs projets de centrales hydroélectriques ou solaires photovoltaïques sont en cours de développement ainsi qu’un projet de parc éolien. »

« Les secteurs d’utilisation de l’énergie se répartissent comme suit : ménages (environ 86%, dont 23% et 77% respectivement pour les ménages urbains et ruraux) ; transport (près de 10%, dont 88% et 9% respectivement pour les transports routiers et aériens) ; industries (environ 3%, dont la moitié est constituée de la consommation des industries extractives) ; agriculture (moins de 1%). »

Et notre confrère de Maliweb de poursuivre dans sa description de la situation actuelle du secteur. Le secteur de l’électricité est dominé par la société nationale EDM-SA aux côtés de « quelques systèmes isolés privés et plusieurs dizaines de plateformes multifonctionnelles gérées par les communautés locales. Le potentiel en hydroélectricité identifié est de 1 150 MW sur une vingtaine de sites avec un productible moyen annuel correspondant de 5 600 GWh environ. Actuellement, près de 840 MW de ce potentiel reste disponible, non aménagé et réparti en 3 grands groupes : sites au stade des études de faisabilité (150 MW) ; sites au stade de préfaisabilité (342 MW) ; sites au stade de reconnaissance (150 MW). »

« En ce qui concerne l’énergie solaire », poursuit notre confrère, « l’irradiation atteint en moyenne 6 kWh/m2/j pour une durée d’ensoleillement journalier de 7 à 10 heures. Le potentiel de bois énergie est évalué à 33 millions d’hectares avec un volume sur pied d’environ 520 millions de m3 et une productivité pondérée sur l’ensemble du pays d’environ 0,86 m3/ha/an. »

« Le Mali dispose d’un potentiel important de production d’énergie à partir des déchets agricoles : 1,5 million de tonnes de déchets de riz et de coton (coques, tiges, etc.) en 2010 ; près de 3,5 millions de tonnes en 2018, suite à une croissance annuelle de 10 % de la production de céréales principalement autour de Sikasso (coton) et Ségou/Mopti (riz). Le Mali est un grand producteur régional d’oléagineux : plus de 500 000 tonnes d’arachide, 370 000 tonnes de graines de coton et 200 000 tonnes de noix de karité ce qui entraine la production de grandes quantités de tourteaux. »

« Premier producteur régional de bétail avec plus de 30 % du total de bétail de l’UEMOA », poursuite notre confrère, « avec une croissance annuelle avoisinant les 5 %, le Mali offre des possibilités non exploitées de valorisation des déchets d’origine animale. Il existe en outre des espèces aquatiques envahissantes et des déchets ménagers de près de 600 000 tonnes par an. »

« Quant aux cultures énergétiques, les conditions sont optimales pour la production de canne à sucre avec un ensoleillement abondant et l’eau pour l’irrigation. La production est concentrée dans la zone de l’Office du Niger dans des usines sucrières existantes (Sukala et Nsukala). Les 20 000 hectares cultivés produisent 140 000tonnes de sucre et 11 millions de litres d’éthanol exportés avec succès. La culture du jatropha (pourghère) a longtemps été utilisée au Mali comme clôture traditionnelle. Principalement concentrée dans les régions de Sikasso, Koulikoro, Kayes et Ségou, 65 000 ha de jatropha permettent une production estimée à 5 500 tonnes de graines en 2016. Quatre pressoirs et une raffinerie sont déjà en exploitation, 740 000 litres de biocarburant à base de jatropha ont été produits en 2016, avec une croissance annuelle de 35 % depuis 2010. »

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