Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 2 novembre 2022

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 2 novembre 2022
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Dans quelques jours démarrera la COP 27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, la COP27, la Banque africaine de développement (BAD) rappelle que pour que l’Afrique atteigne ses objectifs énergétique et climatique, elle aura besoin de $190 milliards d’investissement par an entre 2026 et 2030, dont les deux tiers seront dirigés vers l’énergie propre, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les besoins sont immenses. Or, entre 2019 et 2020, seulement 26% du financement climatique a été dirigé vers le secteur énergétique africain. Cette semaine, des financements sont captés pour les infrastructures durables en Afrique, dont celles pour les énergies renouvelables tandis que les opérateurs des réseaux  de télécommunication cherchent de plus en plus à s’alimenter en énergie propre. Nous nous suivrons aussi  l’actualité de la Cedeao avec la mise en place d’un marché électrique et d’une politique énergétique l’année prochaine, et le soutien  du parc solaire régional du WAPP de 150 MWc en Gambie, de la Côte d’Ivoire avec le lancement des travaux de la centrale à biomasse,  du Nigeria  et l’achèvement de la centrale hydroélectrique Sungeru et le Sénégal où l’Allemagne soutient la filière Energies renouvelables et efficacité énergétique de l’Isep.

AFRIQUE

La société de services énergétiques de Camusat, AktivCo, a obtenu un nouveau financement  de  la Facilité pour l’inclusion énergétique (FEI) pour fournir de l’énergie propre aux opérateurs de réseaux de télécommunication en Afrique. Cette facilité de financement lancée par la Banque africaine de développement (BAD) garantit une obligation de €7 millions émise par AktivCo Holding pour soutenir le développement de ses activités en Afrique. Les fonds levés seront destinés à soutenir sa croissance au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Niger et au Tchad. Il s’agit d’un financement à court terme, une première pour la FEI, qui a également participé à la récente levée de fonds (€60 millions) d’AktivCo aux côtés du Nordfunbd, de Proparco et d’AfricaGoGreen (Lire : Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 15 septembre 2021).

Le groupe britannique de télécommunication Vodafone se tourne aussi vers les énergies propres pour l’alimentation de ses pylônes en Afrique ainsi qu’en Europe. Suite au lancement du concours Renewable Power Challenge, il a sélectionné quatre entreprises – Bboxx, Engie Energy Access, Bladon Micro Turbine et Kynetic Energy Solutions – pour effectuer des essais de concept de production d’énergie renouvelable sur des sites d’accès mobile dans les zones rurales ou éloignées et sans accès au réseau électrique.

Le Conseil fédéral suisse a accordé un financement de $75 millions à  l’institution financière Private Infrastructure Development Group (PIDG),  qui mobilise des capitaux du secteur privé pour la construction d’infrastructures de base durables, dont les énergies renouvelables  en Afrique subsaharienne ainsi qu’en Asie du Sud et du Sud-Est. Elle intervient en Afrique notamment via InfracoAfrica filiale du PIDG. Ainsi InfracoAfrica a financé plusieurs projets notamment en Afrique de l’Ouest dans l’énergie. C’est le cas au Sierra Leone avec des mini-grid et le projet hydraulique Bumbuna ou au Sénégal avec Bonergrie Irrigation pour diffuser des systèmes d’irrigation à énergie solaire ou  encore la centrale solaire de Khoumagueli en Guinée.

La Suisse soutient PIDG depuis sa création en 2002, par l’intermédiaire du Secrétariat d’État à l’économie (SECO).

Africa Finance Corporation (AFC), un fournisseur de solutions d’infrastructure en Afrique, a conclu avec succès une facilité de prêt à terme Samurai à double devise de $389 millions répartie en $382 millions det 1 milliard de yens. La transaction marque la deuxième incursion d’AFC sur les marchés des capitaux japonais, après une première facilité de prêt Samurai en 2019, lorsque la société a levé $233 millions de  et 1 milliard de yens.

CEDEAO

Le Forum de la CEDEAO sur l’énergie durable (ESEF2022) qui s’est déroulé le 21 octobre au 1er novembre à Abuja.  Réunissant les dirigeants de la CEDEAO, le gouvernement nigérian, les bailleurs de fonds et les bailleus de fonds ont réaffirmé leur engagement à améliorer l’accès à l’énergie pour tous et à tracer la voie de la transition énergétique dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

Le commissaire aux Infrastructures, à l’énergie et à la numérisation de la CEDEAO,  Sediko Douka, rappelant que 50 % des Africains ont accès à l’électricité, mais que moins de 10 % en zones rurales, a affirmé que l’année prochaine l’organisation régionale disposera d’un marché de lélectricité et qu’une nouvelle politique énergétique sera opérationnelle en juin. 

Une réunion de haut niveau des représentants des ministères en charge de l’Energie, des directeurs généraux des sociétés nationales d’électricité des pays membres de l’Organisation de développement du bassin du fleuve Gambie (OMVG) et de l’Autorité régionale de régulation de l’électricité de la CEDEAO (ARREC) s’est tenue en octobre à Banjul en Gambie sous le haut patronage du ministre gambien du Pétrole et de l’énergie de la Gambie et du Secrétaire Général du West African Power Pool (WAPP). Y ont été présentés les résultats de l’étude de faisabilité et les premiers résultats de la structuration du projet de parc solaire régional du WAPP de 150 MWc en Gambie. Le projet fait partie de la liste des projets prioritaires du plan directeur de la CEDEAO pour le développement des infrastructures régionales de production et de transport d’électricité 2019-2033. Il sera mise en œuvre en deux phases : la première qui devrait être achevée en 2024 sera exclusivement destinée à l’approvisionnement en électricité de la Gambie et la deuxième qui s’achèvera en 2026 est susceptible de mettre à la disposition du réseau régional exploité par l’OMVG une puissance excédentaire. L’énergie excédentaire pourrait donc être exportée vers les pays membres de l’OMVG, à savoir la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal.

CÔTE D’IVOIRE

Les travaux de construction de la centrale électrique à biomasse dans la région d’Aboisso ont été officiellement lancés le 24 octobre dernier. D’un coût de €232 millions, la centrale de 46 MW  qui fonctionnera à partir de résidus de palmier et d’hévéa, devrait être mise en service en 2024 (Lire : La Côte d’Ivoire produira 748 MW d’électricité grâce à la biomasse d’ici 2030).

NIGÉRIA

Afin de contribuer à la réduction de l’écart d’accès à l’énergie au Nigéria en créant un pipeline d’entreprises d’énergie renouvelable en phase de démarrage ayant le potentiel de se développer, AII On en partenariat  avec le Nigeria Climate Innovation Center (NCIC),  sélectionne chaque année des startups pour les accompagner. Cette année, le programme a reçu 290 candidatures parmi lesquelles 18 entreprises ont été présélectionnées et ont terminé le programme d’incubation de 6 mois mené par NCIC.

La fin du programme Embryo Incubation (EIP) a été marquée par un concours où 8 start-ups ont bénéficié d’une subvention de $10 000 chacune. Pour l’édition 2022, les gagnants sont  Retile, Let It Cold, Energy Assured, Nutrideen Agriculture Concepts, Danwawo Group, Swift Tranzact, Solaris Greentech Hub et Powerbox Energy Systems.

La centrale hydroélectrique Zungeru en cours de construction dans l’État du Niger par le gouvernement fédéral pour $1,2 milliard devrait être inaugurée d’ici le premier trimestre de 2023 a affirmé le ministre de l’Énergie, Abubakar Aliyu. La centrale ajoutera 700 mégawatts d’électricité au réseau national. C’est le deuxième plus grand projet hydroélectrique du pays après le barrage de Kainji de 760 MW.

SÉNÉGAL

L’Allemagne a accordé €36 millions sous forme de don au Sénégal pour  financer des projets dans les secteurs du numérique et de l’énergie renouvelable. Le premier accord porte sur la Promotion de la digitalisation de l’administration publique (Prodap) au Sénégal. Le second, signé avec KfW, est relatif à la promotion de la filière Energies renouvelables et efficacité énergétique de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) à Mbacké dans la région de Diourbel.

 

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