Bras de fer entre industriels et producteurs de noix de cajou au Ghana

 Bras de fer entre industriels et producteurs de noix de cajou au Ghana
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Les producteurs de noix de cajou au Ghana ont fortement réagi aux propositions de l'industrie locale d'interdire l'exportation du fruit à l'état brut, selon ghanaweb. L'industrie locale qui se résume, aujourd'hui, à la seule Mim Cashew and Agricultural Products puisque sur les 12 entreprises de transformation des noix, 11 ont déjà fermé.

Pour l'industriel, il s'agirait d'une véritable question de survie car, sans cette mesure, il ne parvient pas à obtenir des noix brutes à des prix compétitifs. D'ores et déjà, il opère sur des volumes bien inférieurs à ses 7 000 tonnes (t) de capacités installées.

Les producteurs, pour leur part, estiment que l'interdiction d'exporter des noix brutes signifierait que l'entreprise aurait le monopole du pouvoir de négociation puisque les producteurs n'auraient pas d'alternatives, souligne Anthony Kwaku Adu, président de la Cashew Farmers Association.

Actuellement, le prix du kilo de noix brutes est de 4 cedis (€ 0,97), soit une hausse magistrale de 166% par rapport au 1,5 cedi payé en 2013.

Un dossier de taille pour Anthony Kwaku Adu qui veut que le Ghana devienne un exportateur majeur, à l'instar de la Côte d'Ivoire. Son voisin produit 500 000 t par an et transforme environ 150 000 t. Le Ghana, pour sa part, produit 65 000 t alors que sa capacité industrielle de transformation atteint les 70 000 t. Avec la nouvelle usine, Usibra Ghana, à Pramparm, qui devrait prochainement entrer en activité avec une capacité de production de 35 000 t, la capacité totale nationale atteindrait 105 000 t.

Depuis longtemps, l'industrie ghanéenne importe des noix brutes de Côte d'Ivoire afin de les transformer dans ses usines. Elle négocie environ 150 000 à 200 000 t par an, achetant sur le marché local mais aussi en Côte d'Ivoire. Or, en 2013, Abidjan a interdit toute exportation par voie terrestre de noix de cajou brutes. L'industrie ghanéenne s'est donc vue priver de produit brut, l'obligeant à se positionnant comme concurrent des exportateurs avec la guerre des prix qui, inévitablement, s'ensuit.

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