La Chronique Matières premières agricoles au 1er février 2024

 La Chronique Matières premières agricoles au 1er février 2024

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Les bourses européennes ont terminé en baisse hier soir dans le sillage de Wall Street après une réunion de la banque centrale américaine (Fed) qui a laissé très peu de chances à une prochaine baisse des taux en mars prochain.

Quant au dollar, il a perdu 0,15% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro se hisse de 0,43% à 1,0862 dollar. La livre sterling se renforce de 0,29% à 1,2722 dollar.

Enfin, le pétrole progresse de 1,02% à $81,37 pour le Brent et de 1,08% à $76,67 pour le brut léger américain (WTI).

CACAO

Jusqu’où va s’envoler le cacao ? Hier à Londres, les cours ont atteint un nouveau record à £3 992 la tonne pour l’échéance mars contre £ 3 749 vendredi dernier. Même tendance à New York, partis de $4 672 la tonne, ils ont clôturé hier à $4 981. Avec les mauvaises récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana et la perspective d’un déficit mondial important en 2023/24, la hausse des prix ne devrait pas toucher à sa fin. Les investisseurs ne s’y trompent pas en augmentant leur position longue.

A noter que si les stocks mondiaux de cacao sont en recul en 2022/23 à 1,690 millions de tonnes, ils demeurent confortables (Lire : Les stocks mondiaux de cacao s’élèvent à 1,690 millions de tonnes en 2022/23).

En Côte d’Ivoire, du terrain les nouvelles ne sont pas très bonnes. Les faibles pluies et le retour du vent saisonnier de l’Harmattan dans la plupart des régions productrices de cacao de Côte d’Ivoire menacent le développement de la mi- récolte d’avril à septembre, selon les agriculteurs.

Toujours en Côte d’Ivoire, les arrivées dans les ports d’Abidjan et de San Pedro se sont élevées depuis le début de la saison de commercialisation  le 1er octobre jusqu’au 28 janvier à 1,008 million de tonnes, soit environ 35% de moins que sur la même période en 2022/23.

Côté entreprises, le groupe agroalimentaire américain Mondelez International a réalisé un chiffre d’affaires au quatrième trimestre 2023 de $ 9 314 millions, en hausse de 7,11% et un bénéfice net à $950 millions en augmentation de près de 63% par rapport à la même période en 2022. Toutefois, sur ce dernier trimestre, la hausse des prix a eu un impact négatif sur les volumes soulignant un ralentissement de la demande (Lire : Mondelez International affiche une solide année 2023).

CAFÉ

Léger fléchissement des cours du café avec une offre toujours serrée, surtout en Europe et en Robusta, tandis que les conditions météorologiques au Brésil semblent s’améliorer. Partie vendredi dernier de $ 3 269 la tonne, la tonne de Robusta a clôturé hier soir à $ $3 269 pour l’échéance mars. Quant à l’Arabica, la livre est passée de $1,9385 en fin de semaine dernière à New York à $ 1,942 à la clôture hier sur l’échéance mars.

En Europe, où les stocks de Robusta sont particulièrement bas, l’offre est toujours très resserrée en partie à la suite de la perturbation du flux d’approvisionnements asiatiques via la mer Rouge. Selon les données de la Fédération européenne du café, les stocks européens sont à leurs plus bas niveaux depuis au moins sept ans. A la fin décembre, ils s’élevaient à 7,2 millions de sacs, en baisse de 44% par rapport à décembre 2022.

En Asie, à l’approche de la semaine de vacances pour le Nouvel An lunaire, les échanges   commerciaux ralentissent et les prix vietnamiens n’ont que légèrement progressé, se situant néanmoins à des sommets. Des prix désormais trop élevés pour de nombreux acheteurs.

Les prix au planteur dans les Central Highlands se situaient à 79 100 et 80 000 dongs ($3,24-$3,28) le kilo contre 73 000 à 75 000 dongs la semaine dernière. A l’export, le Grade 2, 5 % grains noirs et cassés, se vendait avec une prime de $160 la tonne par rapport au cours à Londres pour le contrat de mai.

Le Vietnam a exporté 96 000 tonnes de café au cours des deux premières semaines de janvier, en hausse de 4,2 % par rapport à l’année précédente, selon les données gouvernementales. En valeur, les expéditions ont grimpé de 40 à $283 millions.

Quant à Sumatra, en Indonésie, elle a exporté 4 705,59 tonnes de grains de café Robusta en décembre, selon les données du bureau commercial local, en baisse de 91 % par rapport au même mois de l’année dernière.

Les prix sont légèrement en recul. Les grains de Sumatra étaient proposés cette semaine avec une prime de $480 à $490 par rapport au contrat de mars. Les primes étaient de $500 à $520 par rapport au contrat de février. “La légère baisse des prix était due à un manque d’approvisionnement en café“, indique un négociant.

Au Brésil, la production de café ne progresserait que de 2% en 2024/25 (juillet-juin) pour atteindre 67,15 millions de sacs, selon une estimation de Comexim, l’un des cinq plus grands exportateurs de café brésilien. Une révision inférieure aux prévisions initiales (68 à 69 millions de sac) car les champs n’ont pas bénéficié d’une quantité idéale de pluie et la chaleur extrême de la fin de l’année dernière a nui à la période de floraison. Le Comexim estime que la production de café du Brésil pour 2024/25 se répartira entre 45,15 millions de sacs d’Arabica (en hausse de 3,7 % par rapport à la récolte précédente) et 22 millions de sacs de Robusta (en baisse de 0,9 %).

Les chiffres des exportations ont aussi été révisés pour 2023/24 à près de 45 millions de sacs contre 41,5 millions de sacs auparavant. Pour 2024/25, Comexim table sur 45 millions de sacs.

Au Costa Rica, les exportations de café au mois de janvier ont chuté de 28% à 60 757 sacs de 60 kilos selon l’Institut national du café Icafe. Au cours des quatre premiers mois de 2023/2024, les exportations sont en baisse de 9%.

Le Costa Rica prévoit d’exporter environ 1,3 million de sacs au cours de 2023/2024 en cours, en baisse de près de 13 % par rapport aux expéditions en 2022/23.

Au Honduras, les exportations de café au mois de janvier ont chuté de 8,6% à 476 223 sacs de 60 kilos. Depuis le mois d’octobre 2023, elles ont totalisés 781 640 sacs en baisse de 3,5% par rapport à la même période en 2022/23, selon l’Institut hondurien du café (Ihcafe).

Au Japon, les stocks de café vert ont chuté de 8 % en décembre pour atteindre leur plus bas niveau en sept ans.

CAOUTCHOUC

Après sept hausses hebdomadaires consécutives, le caoutchouc prend le chemin d’une perte hebdomadaire avec une clôture hier du l’Osaka Exchange à 283,6 yens ($1,93) le kilo contre 286,7 yens vendredi dernier. Même tendance à Shanghai, partis de 13 665 yuans la tonne, ils ont terminé hier à 13 385 yuans ($1 863,89).

En cause plusieurs arrêts de production automobile en Asie et toujours la fragilité de la demande Chine. Ainsi, six lignes de production dans quatre usines nationales ont été affectées par des arrêts de livraison dus à des irrégularités chez Toyota Industries. Honda Motor a annoncé qu’elle réduirait temporairement sa production dans les usines de Suzuda et Honda Auto Body à Mie en raison de perturbations d’approvisionnement en pièces détachées suite au tremblement de terre de Noto. Un arrêt de production chez le constructeur automobile Daihatsu en raison de tests de sécurité devrait peser sur les prévisions de production du Japon pour janvier. En Inde, le premier constructeur automobile indien en termes de ventes, Maruti Suzuki est confronté à des défis logistiques en raison des perturbations du trafic dans la mer Rouge.

Quant à la Chine, l’heure n’est pas encore à la reprise, l’activité manufacturière s’est repliée pour le quatrième mois consécutifs.

La Commission européenne a annoncé mardi procéder dans plusieurs États membres à des inspections inopinées dans les locaux d’entreprises exerçant des activités dans le secteur des pneumatiques, dont Michelin, Continental, Nokian et Goodyear. La Commission craint que les entreprises inspectées aient enfreint les règles de l’UE en matière de pratiques anticoncurrentielles qui interdisent les ententes et les pratiques commerciales restrictives. La Commission précise que les inspections inopinées constituent une étape préliminaire des enquêtes sur des suspicions de pratiques anticoncurrentielles.

Aux Etats-Unis, le Département américain du Commerce a réduit les droits antidumping sur les pneus pour véhicules de tourisme et camions légers en provenance de Thaïlande, bénéficiant ainsi à une dizaine de producteurs de pneus basés en Thaïlande, selon un rapport du Federal Register publié lundi.

COTON

Le coton grimpe porté par le marché américain. Hier sur l’ICE, les cours ont clôturé à 86,490 cents la livre pour l’échéance mars contre 84,370 cents vendredi dernier. Sur le mois de janvier, le gain est de 5%.

Depuis trois semaines, les Etats-Unis réalisent de très bonnes ventes ainsi que des exportations supérieures à 200 000 balles par semaine. Comme la production américaine de coton est moindre, les investisseurs parient à la hausse et augmentent leur position longue. Le dernier rapport Wasde du département américain de l’Agriculture (Usda) avait réduit les prévisions de production américaine pour 2023/24 pour 2023/24 de 342 000 balles à 12,43 millions de balles. Le spécialiste Cotlook a également fin janvier revu à la baisse la production américaine à 2,707 millions de tonnes, soit 75 000 tonnes de moins. Une baisse non totalement compensée par l’augmentation de celle du Brésil (+50 000 tonnes à 3,1 Mt). Ainsi Cotlook anticipe une production mondiale de coton à 24,139 Mt pour 2023/24 et une consommation, inchangée, à 23,6 Mt. les stocks mondiaux ont légèrement diminué à 539 000 tonnes.

Au Brésil, la production de coton en 2023/24 s’élèverait à 3,3 millions de tonnes (Mt), en hausse de 5,1% par rapport à celles de 2022/23 et les exportations totaliseraient 2,5 Mt, en augmentation de 50,2% selon Stonex.

HUILE DE PALME

L’huile de palme plonge ! Le marché a perdu plus de 6% cette semaine avec une clôture aujourd’hui sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange (hier était férié en Malaisie) à 3 762 ringgits ($797,88) la tonne contre 4 021 ringgits vendredi dernier. La faiblesse des huiles concurrentes et une demande ralentie, en particulier de la Chine, ont tiré les prix vers le bas.

Intertek Testing Services et AmSpec Agri Malaysia estiment que les exportations malaisiennes de produits à base d’huile de palme ont chuté respectivement de 6,7 % et 9,4 % au mois de janvier par rapport au mois précédent.

L’Inde a réaffirmé par la voix de son ministre des Finances une nouvelle fois sa volonté d’intensifier ses efforts pour stimuler la production locale d’oléagineux. Il faut dire que le premier importateur mondial d’huile végétale a dépensé un montant record de $20,8 milliards en achats d’huiles comestibles au cours de l’exercice clos en mars 2023. La stagnation de la production d’oléagineux oblige le pays à importer plus des deux tiers de sa consommation annuelle d’huile végétale, soit environ 23 millions de tonnes. L’huile de palme représente près de 60 % des importations totales d’huile végétale de l’Inde.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz étuvé en provenance d’Inde ont prolongé leur hausse record cette semaine, portés par des approvisionnements serrés et une demande ferme, tandis que les prix en Thaïlande ont chuté avec l’arrivée des nouvelles récoltes.

En Inde, les prix du riz étuvé 5 % ont grimpé à un prix record de $537-$546 la tonne contre $533-$542 la semaine dernière. “Les prix indiens augmentent, mais ils se négocient toujours à un prix fortement réduit par rapport aux approvisionnements en provenance du Pakistan et de Thaïlande. Cette remise contribue à maintenir la demande“, a déclaré à Reuters un revendeur basé à Mumbai.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont baissé à $640-$658 a tonne, contre $665 la semaine dernière avec l’arrivée des nouvelles récoltes. Mais le riz thaï demeure peu compétitif vis-à-vis d’autres origines.

Les exportations de riz thaïlandais ont bondi de 44% en janvier pour atteindre 1,12 million de tonnes (Mt). Toutefois, la Thaïlande  ne compte exporter que 7,5 Mt de riz en 2024, soit 14,38 % de moins qu’en 2023, estime le ministère du Commerce. Avec le phénomène El Nino, la production thaïlandaise de riz devrait baisser de 5,87% en 2024.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont légèrement augmenté à $635-$640 la tonne contre $630 semaine dernière. “Les prix ont légèrement augmenté après que les exportateurs vietnamiens ont été sélectionnés pour fournir la plupart des 500 000 tonnes du dernier appel d’offres de l’indonésien Bulog“, a déclaré un négociant basé à Hô Chi Minh-Ville. Les prix ont également trouvé le soutien du mémorandum d’accord entre le Vietnam et les Philippines sur le commerce du riz signé plus tôt cette semaine.

SUCRE

Le sucre a un peu piqué du nez cette semaine. Partie vendredi dernier de 23,77 cents à New York , la livre de sucre roux est tombée hier soir à la clôture à 23,56 cents tandis qu’à Londres, le sucre blanc est passé de $ 668,10 la tonnes à hier $ 652,20 sur l’échéance mars.

Au Brésil, le broyage de canne à sucre dans le centre-sud du Brésil devrait atteindre 622,1 millions de tonnes (Mt) en 2024/25 selon le cabinet de conseil en agro-industrie StoneX. Si les prévisions se confirment, la principale ceinture de canne à sucre du Brésil connaîtrait une baisse de 5,4 % de la trituration par rapport à 2023/24, où un volume record avait été traité. La production de sucre dans la région devrait atteindre un niveau record de 43,1 Mt en 2024/25 selon StoneX.

En Ukraine, la production de sucre de betterave blanche a bondi à 1,8 million de tonnes (Mt) en 2023 contre environ 1 Mt en 2022 grâce à la hausse des superficies portées à 250 000 hectares, selon le ministère de l’Agriculture. Avec une consommation locale d’environ 950 000 tonnes, le pays disposerait d’un surplus exportable de 650 000 tonnes en 2023/24 avec l’Europe comme principale destination.

En Inde, l’industrie sucrière indienne a exhorté mercredi le gouvernement à permettre que davantage de sucre soit affecté vers la production d’éthanol à la suite d’une amélioration de l’offre. Le deuxième producteur mondial de sucre a plafonné le mois dernier à 1,7 million de tonnes (Mt) la quantité qui pourrait être utilisée pour l’éthanol au cours de la saison en cours jusqu’à la fin septembre. “Nous pensons que le gouvernement pourrait désormais facilement autoriser le détournement d’environ 1,8 Mt supplémentaires de sucre pour la production d’éthanol au cours de la saison en cours“, a déclaré l’Association indienne des sucreries (ISMA) dans un communiqué. La Fédération nationale des sucreries coopératives (NFCSF), un autre organisme industriel, a plaidé pour au moins 1,5 million de tonnes supplémentaires, arguant qu’une telle mesure aiderait les sucreries et les distilleries à résoudre les problèmes financiers auxquels elles sont confrontées.

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