La Chronique matières premières agricoles au 1er juin 2023

 La Chronique matières premières agricoles au 1er juin 2023
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Après avoir clôturé le mois de mai dans le rouge, les marchés financiers mondiaux abordent juin avec plus d’entrain grâce à l’adoption hier par le Sénat américain du texte sur le plafond de la dette, de bonnes statistiques chinoises et l’espoir d’une pause de la Federal Reserve (Fed) dans la remontée de ses taux.

Ainsi, les principales bourses européennes étaient attendues encore en hausse aujourd’hui après une belle séance hier, portées par et l’espoir de voir la Fed faire une pause dans la remontée de ses taux. L’épisode de tension sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis qui a dominé les marchés ces dernières semaines est désormais considéré comme clos. Les marchés financiers vont maintenant sans doute reporter à nouveau leur attention sur l’évolution de l’économie et des politiques monétaires. Les marchés estiment qu’il y a 20% de chances que la Reserve fédérale américaine augmente ses taux d’un quart de point le 14 juin, contre 50% une semaine plus tôt, selon CME FedWatch.

Hier, le dollar a reculé de 0,68% face à un panier de monnaies de référence, les investisseurs revoyant à la baisse leurs anticipations d’une hausse des taux américains ce mois-ci. L’euro a terminé en hausse de 0,56% face au dollar qui s’échangeait hier soir à la clôture à $ 1,0748.

Le marché pétrolier a terminé en hausse, avec un baril de Brent à $ 74,81 et le brut léger américain (WTI) à $ 70,54.

CACAO  CAFE  CAOUTCHOUC  COTON  HUILE DE PALME  RIZ  SUCRE

CACAO

Le cacao a perdu de sa valeur cette semaine. Sur la place boursière de Londres, la tonne sur l’échéance juillet est passée de £ 2 368 vendredi dernier à £ 2 340 hier soir, tandis qu’à New York, les cours redescendaient de $ 3 023 à $ 3 008.

Pourtant, hier, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a révisé à la hausse ses prévisions de déficit sur la campagne en cours 2022/23, l’estimant maintenant à 142 000 t contre 60 000 tonnes (t) auparavant. La production mondiale 2022/23 devrait augmenter de 3,4 % pour atteindre 4,98 millions de tonnes (Mt) malgré des rendements qui devraient être impactés par les phénomènes météorologiques comme El Niño ou encore les maladies, l’utilisation de moins d’engrais, etc., face à une demande en faible hausse (+1,5%) mais qui dépasserait tout de même la production, à 5,072 Mt. L’ICCO souligne deux caractéristiques de cette campagne : les pays producteurs broient davantage localement et les stocks sur les places boursières augmentent.

En Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports de San Pedro et d’Abidjan ont totalisé 2,068 Mt entre le 1er octobre et le 28 mai, en baisse de 5% par rapport à la même période la campagne dernière, selon les exportateurs. A noter qu’une deuxième semaine consécutive de pluies au-dessus de la moyenne saisonnière chez le premier producteur mondial devrait booster la qualité des fèves.

CAFE

Belle performance des cafés cette semaine. ! La livre d’Arabica est passée de $ 1,8140 en fin de semaine dernière à $ 1,8305 à la clôture hier soir sur l’échéance juillet, tandis que le Robusta franchissait la barre des $ 2 600 pour clôturer à $ 2 605 contre $ 2 537 vendredi dernier à Londres.

La « robustesse » du Robusta est liée à une grande étroitesse de l’offre. S’agissant du Vietnam, leader mondial de cette variété de café, on y vit une fin précoce de campagne. Selon un trader interrogé par Reuters, non seulement il n’y a plus guère de café en stock mais on s’attend à une baisse de production la campagne prochaine qui démarrera début octobre. Sur les cinq premiers mois de l’année calendaire 2023, les exportations vietnamiennes de café ont baissé de 2,2%, à 882 000 t, soit 14,7 millions de sacs de 60 kg (Ms), générant $ 2 milliards en recettes qui sont en hausse de 1,3%, selon les données statistiques gouvernementales.

Cette semaine, au Vietnam, les producteurs dans les Central Highlands ont obtenu entre 60 300 et 61 300 dongs pour un kilo de leur café contre 59 200 à 61 100 dongs la semaine dernière. « En général, les volumes sont aussi faibles seulement en juillet en en août, en toute fin de campagne », souligne un trader à Reuters. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, se vendait avec une prime de $ 190 la tonne par rapport au contrat sur septembre, contre $ 150 à $ 180 la semaine dernière. En Indonésie, les exportateurs ont aussi des difficultés à trouver des volumes suffisants. En avril, les exportations ont chuté de 46,7% par rapport à avril 2022. En Europe, les négociants et experts s’inquiètent que cette situation étroite sur les Robusta ne se prolonge sur la prochaine campagne car, même si la récolte au Brésil s’annonce bonne, elle risque de ne pas suffire à combler la baisse de volumes asiatiques.

Quant à la Côte d’Ivoire, producteur de Robusta aussi, ses exportations ont chuté d’environ 20%, à 7 540 t, sur la période allant de début janvier à fin avril, selon les statistiques portuaires provisoires publiées hier (lire nos informations : Mauvaises performances à l’export du cacao, café, coton et caoutchouc de Côte d’Ivoire).

Sur le segment de l’Arabica maintenant, le marché pourrait connaitre prochainement un squeeze, préviennent les analystes.

Au Brésil, le météorologue Maxar prévoit un temps sec ces dix prochains jours, ce qui facilitera les travaux de récolte en cours. Pour l’instant, les volumes et la qualité seraient au rendez-vous, avec des prix sur le marché intérieur en baisse de 2,5% cette dernière semaine. Cependant, sur le segment des Robusta, une mauvaise météo en début de campagne se ressent au niveau de la récolte, ce qui contribue à la fermeté des cours mondiaux.

SUCRE

Le sucre roux est repassé nettement en dessous des 25 cents en fin de période sous revue. Partie vendredi dernier de 25,02 cents, la livre (lb) a clôturé hier soir à New York à 24,88 cents. Le sucre blanc, quant à lui, est passé de $ 700 à 690,10 hier soir sur le marché à terme de Londres sur l’échéance août. Ce marché du sucre, très spéculatif, s’est ressenti de l’apaisement sur les marchés financiers américains au fur et à mesure que Démocrates et Républicains se sont entendus  sur un plafond de la dette, parvenant hier à un accord et au vote du Sénat.

Toutefois, côté fondamentaux, on s’inquiète des retards dans l’emblavement des superficies de betterave en Europe en raison de la pluie et d’attaques d’insectes notamment en France.  Au Brésil, d’importantes pluies dans la ceinture de production pourraient impacter les activités de broyage de la canne.

En Inde, craignant que le gouvernement n’interdise l’exportation de sucre, les raffineries se sont précipitées et ont déjà expédié la totalité des 6,1 Mt de sucre autorisées, ont déclaré à Reuters des responsables de l’industrie. Ils ont ainsi profité des prix élevés à l’export (plus de 50 000 roupies ($ 604,6) la tonne contre 36 500 roupies sur le marché local) et d’une demande robuste. Or, il est peu probable que le deuxième producteur mondial d’édulcorant autorise des exportations supplémentaires au cours de la campagne de commercialisation en cours se terminant le 30 septembre, en raison d’une baisse attendue de sa production à 32,8 Mt contre le record de 35,8 Mt la précédente. Ceci devrait avoir pour conséquences une hausse des cours mondiaux et permettre au Brésil, premier producteur, de vendre plus de sucre sur le marché mondial.

Rappelons que l’Inde a exporté un record de 11 Mt de sucre sur la campagne précédente 2021/22, mais New Delhi n’a autorisé que 6,1 Mt à l’export sur celle-ci. L’Inde exporte principalement du sucre vers l’Indonésie, le Bangladesh, la Malaisie, le Soudan, la Somalie et les Émirats arabes unis. Des pays qui se sont donc tournés vers le Brésil.

Côte industrie, Tereos, n°1 en France, a annoncé hier des ventes et des recettes record durant son exercice clos au 31 mars. Ses bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) ont bondi de 57%, à € 1,1 milliard. Son chiffre d’affaires consolidé s’est établi à € 6,6 milliards, en hausse de 26%.

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