Les grands négociants internationaux, Cargill, LDC et Viterra, cessent les exportations de blé russe

 Les grands négociants internationaux, Cargill, LDC et Viterra, cessent les exportations de blé russe
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Les annonces du retrait des exportations de blé russe des grands négociants internationaux de céréales se sont succédées ces derniers jours. Cargill puis Viterra et enfin Louis Dreyfus Company (LDC) ont décidé d’arrêter à partir du 1er juillet 2023, date de la nouvelle campagne de commercialisation, les exportations du blé de la Russie, premier exportateur mondial. Si ces négociants avaient renoncé à engager de nouveaux investissements en Russie, ils avaient continué  à embarquer du blé russe.

Des décisions qui alimentent les inquiétudes concernant l’approvisionnement mondial en céréales perturbé depuis l’invasion de l’Ukraine par  la Russie.  Entre juillet 2022 et mars 2023, Viterra a expédié environ 2,4 millions de tonnes (Mt) de blé de Russie, Cargill 1,6 Mt et Dreyfus 0,8 Mt, sur un total de 33,7 millions pour la période, selon les chiffres  du cabinet spécialisé sur la région de la mer Noire SovEcon communiqués par Reuters. Pour les autorités russes, ces cessations d’activité ne devraient pas affecter le volume des exportations russes. Elles renforceront sans aucun doute le contrôle  par la Russie du commerce du blé qui pourra être utilisé comme une arme diplomatique.

« Louis Dreyfus Company (LDC) cessera d’exporter des céréales depuis la Russie à partir du 1er juillet 2023, alors que les défis à l’exportation de céréales continuent d’augmenter dans le pays, et évalue également les options de transfert à de nouveaux propriétaires de ses activités et actifs céréaliers russes existants», a déclaré LDC dans un communiqué en date du 3 avril.

Même teneur dans le propos quelques jours plus tôt pour Viterra : « Suite à une surveillance continue de la situation au cours de la dernière année, Viterra a conclu que ses activités en Russie ne correspondaient plus à l’orientation à long terme de l’entreprise. Nous évaluons les options de transfert de nos activités et de nos actifs en Russie à de nouveaux propriétaires, et fournirons de plus amples informations le cas échéant ».  Nikolai Demyanov, chef du bureau russe a précisé à Reuters que “Après cette décision, notre tâche principale est de sauver des emplois et de soutenir l’infrastructure restante. La direction prévoit de poursuivre son activité d’exportation de céréales en tant que nouvel exportateur russe indépendant, visant à maintenir la compétitivité de céréales russes sur le marché mondial et offrir les conditions les plus viables aux producteurs russes ».

Cargill avait été le premier à renoncer affirmant “Alors que les défis liés à l’exportation de céréales continuent de s’aggraver, Cargill cessera d’élever le grain russe pour l’exportation en juillet 2023 après la fin de la saison 2022-2023“. Cargill n’a pas précisé ce qu’il ferait de sa participation dans le terminal céréalier du port de la mer Noire  de Novorossiisk.

Le cabinet spécialisé sur la région de la mer Noire,  Sovecom,  a relevé à la hausse ses prévisions d’exportations de blé russe pour la campagne de commercialisation 2022/23, qui a débuté le 1er juillet, à 43,1 millions de tonnes (Mt), soit 200 000 tonnes de plus. Toutefois, au regard de l’estimation de sa production de blé de 94,7 Mt, la Russie aurait pu exporter 50 Mt en 2022/23, souligne Andrey Sizov, directeur de  Sovecon. Cependant, précise-t-il, « le rouble fort et la taxe à l’exportation restrictive ne permettent pas aux exportations de circuler aussi rapidement qu’elles le devraient ».  Pour la campagne 2023/24, si la production de blé devrait s’inscrire en baisse, estimée à 85,3 Mt, l’importance des stocks devrait permettre de stabiliser les exportations à un niveau estimé de 43 Mt selon l’analyste SovEcon.

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