Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 4 avril 2023

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 4 avril 2023
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L’urgence se fait sentir dans l’actualité des énergies renouvelables cette semaine et plus particulièrement dans la nécessité  de ne pas laisser des régions du monde comme l’Afrique sur le côté de la route au prétexte qu’ils sont moins pollueurs que le autres. Ceci a été bien dit par les intervenants lors de Berlin Energy Transition Dialogue (BETD) qui s’est tenu la semaine dernière. Il faut investir mais aussi former pour plus d’efficience dans les entreprises comme en Sierra leone, ou encore stimuler l’innovation comme le fait le Royaume Uni avec la création de son fonds de € 10 millions. Tout ceci, sans jamais perdre de vue que c’est le consommateur qu’il faut sensibiliser et éduquer, ce à quoi s’attele le Bénin au travers de sa semaine de l’énergie électrique.

MONDE

A l’occasion de la conférence Berlin Energy Transition Dialogue (BETD) qui s’est tenue la semaine dernière, le directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena), Francesco La Caméra, a appelé à un changement fondamental de cap dans la transition énergétique car même l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle ne suffira plus.

Certes, des progrès ont été réalisés :  les énergies renouvelables représentent maintenant 40 % de la puissance mondiale générée et 83% des nouvelles installations énergétiques en 2022.

Mais il faut aller plus loin, plus vite. Pour cela, l’intervention du secteur public est nécessaire pour réorienter plus équitablement les investissements vers certains pays. En 2022, 85 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont bénéficié à moins de 50 % de la population mondiale. L’Afrique ne représentait que 1% de la capacité supplémentaire en 2022. Le paysage mondial du financement des énergies renouvelables 2023 confirme que les régions abritant environ 120 pays en développement et les marchés émergents continuent de recevoir relativement peu d’investissements. Et Francesco La Caméra d’appeler à « réécrire le fonctionnement de la coopération internationale. »

D’autre part, au niveau mondial, bien que l’investissement dans les technologies de la transition énergétique ait atteint un nouveau record de $ 1,3 trillion en 2022, les investissements annuels doivent plus que quadrupler pour atteindre plus de $ 5 trillions pour rester sur le seul objectif du 1,5°C. D’ici 2030, les investissements cumulés doivent s’élever à $ 44 000 trillions, avec des technologies de transition qui devraient représenter 80 % du total, soit $ 35 trillions.

Troisièmement, chaque décision doit être soigneusement analysée. Car quelque 41 % des investissements prévus d’ici 2050 restent ciblés sur les combustibles fossiles. En réalité, le trillion de dollars d’investissements annuels prévus dans les combustibles fossiles d’ici 2030 doivent être réorientés vers les technologies et les infrastructures de transition pour maintenir l’objectif de 1,5°C.

AFRIQUE

Le Royaume-Uni a créé un fonds de € 10 millions qui sera ouvert jusqu’en juin prochain aux innovateurs d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud-Est pour faire face à la situation énergétique.

S’exprimant lors d’une réunion Energy Catalyst hier à Abuja mercredi dernier, le responsable du transfert de connaissances pour Innovate UK Nigeria, Joshua Adedeji, a déclaré qu’il s’agissait de l’une des plus grandes initiatives de financement pour rechercher des innovations susceptibles de mettre fin à la pauvreté énergétique dans les pays bénéficiaires.

Pour être éligibles aux subventions, les innovateurs doivent rechercher des partenaires du Royaume-Uni et présenter leurs propositions, soulignant que le projet doit aborder la transformation de l’accès à l’énergie et l’énergie propre.

BENIN

Lundi s’est ouverte à Cotonou la deuxième édition de la Semaine de l’énergie électrique. Selon le ministre de l’Energie, Dona Jean-Claude Houssou, elle tend à « informer, conseiller donner des orientations pratiques » aux Béninois, « sans oublier de récolter vos difficultés et doléances pour pouvoir continuer à progresser”.

Il s’agit aussi d’informer sur certains services dont le paiement en lignes des factures ou encore sur les investissements et progrès réalisés en termes de connexion et de distribution de l’électricité.

GHANA

Début mars, des experts ghanéens et allemands de l’hydrogène, de l’approvisionnement énergétique et de l’industrie de la mobilité se sont réunis pour la première fois à Tema sur le site pilote du projet GH2GH démarré en début d’année. Le GH2GH s’inscrit dans le cadre du programme de financement “Initiative d’exportation pour la protection de l’environnement” (EXI) du Ministère fédéral de l’environnement, de la conservation de la nature, de la sûreté nucléaire et de la protection des consommateurs (BMUV).

Le projet tend à développer un système de production, stockage et d’utilisation de l’hydrogène vert adapté aux conditions locales et intégrant un mini-réseau solaire décentralisé existant. En outre, il doit être intégré dans une plate-forme logicielle existante basée sur la technologie du blockchain. L’intégration garantit une utilisation efficace des composants individuels et la mise en place d’un commerce d’énergie peer-to-peer. Sur le campus du partenaire associé Don Bosco Solar and Renewable Energy Center à Tema, le transfert de connaissances s’effectue par le biais de cours de formation et de concepts de formation qualifiants sur place.

Les partenaires locaux sont  l’Université des sciences et technologies Kwame Nkrumah (KNUST), l’Université de l’énergie et des ressources naturelles (UENR), l’Afrique de l’Ouest Science Service Center on Climate Change and Adapted Land Use (WASCAL), the Society for International Cooperation in Ghana (GIZ), the Ministry of Environment, Science, Technology and Innovation (MESTI) and the Ghana Ministry of Energy ainsi que des entreprises locales telles que SolarTaxi et Impact Hub Accra.

SIERRA LEONE

Vendredi, la Banque mondiale a annoncé le projet de réforme du secteur de l’équipement énergétique en Sierra leone. L’objectif est d’améliorer les performances opérationnelles du service public national de distribution d’électricité. Pour ce faire, premièrement, un contrat de trois ans sera conclu avec une entreprise spécialisée pour l’exploitation et la gestion ; deuxièmement, un programme d’investissement visant la réhabilitation et la mise à niveau du réseau national de distribution de 33 kV au niveau basse tension sera lancé ; enfin, la troisième composante sera l’assistance à la planification sectorielle, l’appui à la mise en œuvre du projet et le suivi et évaluation.

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