La Chronique Matières Premières Agricoles au 3 mai 2018

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 3 mai 2018
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La monnaie américaine a encore rebondit cette semaine face à un panier de devises. La Réserve fédérale américaine a décidé mercredi de laisser inchangés ses taux directeurs.

Du côté des relations commerciales, la deuxième journée de négociation entre les Etats-Unis et la Chine s’est terminée sans accord substantiel tandis que la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, s’est dite prêt à étudier la faisabilité d’un accord commercial « restreint » avec les Etats-Unis.

CACAO CAFÉCAOUTCHOUCCOTON HUILE DE PALMERIZ SUCRE

 

CACAO

Les cours du cacao ont poursuivi leur ascension cette semaine. Parti de £ 1892 la tonne à Londres et de $ 2831 vendredi dernier à New York, le cacao a terminé la période sous revue respectivement à £ 11940 et $ 2 841 à la clôture jeudi.

En Côte d’Ivoire, le cabinet d’audit KPMG, suite aux importants disfonctionnements de la filière lors de la campagne 2017/18, a recommandé au pays de réintroduire un système de ventes spot, avec paiement et livraison immédiats, pour les exportateurs locaux de cacao (cf. nos informations).

Toujours chez le premier producteur mondial, les industriels ont marqué leur inquiétude à l’égard de la décision du gouvernement de suspendre la distribution de semences améliorées et à haut rendement afin de lutter contre l’offre excédentaire. La production en Côte d’Ivoire a atteint un niveau record de 2 millions de tonnes (Mt) au cours de la campagne 2016/17, contre 1,2 Mt dix ans plus tôt. Des efforts importants ont été engagés pour accroître la productivité, les rendements seraient passés de 350 à 400 kilos par hectare il y a dix ans à aujourd’hui environ 800 kilos/ha. Des industriels ont affirmé à Reuters que le cacao illégal dans les forêts protégées est la principale raison de la surabondance de l’offre et, par conséquent, l’arrêt des efforts de productivité n’aboutira pas à une baisse significative de l’approvisionnement. En revanche, les agriculteurs pourraient se tourner vers le marché informel des semences et recourir aux boutures des cacaoyers existants pour replanter les vergers. Les industriels craignent une baisse de la qualité et une recrudescence des maladies.

En outre, des chenilles attaquent des cultures de cacao dans les régions côtières de la Côte d’Ivoire, menaçant ce qui a été jusqu’ici une récolte intermédiaire d’avril à septembre prometteuse. Environ 200 hectares auraient été à ce jour affectés. Ce problème semble toutefois ne concerner que les régions côtières.

Les arrivées dans les ports en Côte d’Ivoire auraient atteint  1,54 millions de tonnes sur la période du 1er octobre au 29 avril, soit 2% de moins que sur la même période en 2017, selon les estimation des exportateurs.

Côté entreprise, Mondelez International a annoncé que sa marque de chocolat emblématique Milka rejoindra Cocoa Life, le programme d’approvisionnement durable en cacao durable de l’entreprise. Les tablettes Milka à travers l’Europe seront dotées d’un nouveau design d’emballage affichant le logo Cocoa Life à partir d’août 2018. Fin 2019, la société s’attend à ce que toute la gamme de chocolat Milka en Europe adhère au programme. Milka suit d’autres marques internationales de Mondelez dans le programme Cocoa Life, dont Cadbury Dairy Milk en Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et Irlande, Côte d’Or en Belgique, aux Pays-Bas et en France, Freia et Marabou dans les biscuits nordiques et Oreo à travers l’Europe.

CAFÉ

Les cours de l’Arabica à New York terminent en légère hausse sur la période sous revue, à $ 1,1965 la livre contre $ 1,177  la livre vendredi dernier. Le Robusta, quant à lui, a clôturé hier soir à $ 1,771 contre $ 1 759 la tonne vendredi dernier.

Les exportations mondiales de café ont chuté de 0,9% en mars par rapport à l’année précédente pour atteindre 10,81 millions de sacs de 60 kilos, selon les données de l’Organisation internationale du café (OIC). Sur les six premiers mois de 2017/18, qui ont démarré le 1er octobre, les exportations de café ont reculé de 0,6% pour s’établir à 59,96 millions de sacs. Les exportations de café Arabica en mars ont atteint 6,33 millions de sacs, soit 5,6% de moins que l’année précédente tandis que les exportations cumulées d’Arabica ont diminué de 1,4 % à 37,98 millions de sacs. Quant aux exportations de café Robusta, elles ont progressé de 6,7 % en mars à 4,48 millions de sacs, et de 0,9% sur les six premiers mois à 21,99 millions de sacs.

Au Vietnam, les exportations de café ont progressé d’environ 17,7% entre janvier et avril pour atteindre 689 000 tonnes, soit 11,48 millions de sacs de 60 kilos, selon le Bureau des statistiques générales. Quant aux recettes, elles ont légèrement augmenté de 0,2 %  pour atteindre $1,3 milliard sur la période de quatre mois.

Au Kenya, les prix des cafés ont diminué cette semaine aux ventes aux enchères, trouvant preneur à des prix dans une fourchette allant de $ 75 à $ 337 le sac de 50 kg contre $ 50-$ 341 la semaine dernière.

Au Costa Rica, les exportations ont grimpé de 20,3% en avril à 175 212 sacs de 60 kg par rapport au même mois de l’année dernière, selon les données publiées mercredi par l’institut national du café (Icafe). Sur les sept premiers mois de la campagne 2017/18, elles atteignent 631 935 sacs, soit près de 8% de plus que la même période den 2016/17.

CAOUTCHOUC

La semaine a été courte sur le marché du caoutchouc, le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) étant fermé lundi puis jeudi et vendredi pour cause de jours fériés. Alors que vendredi, les cours avaient terminé la semaine en baisse à 185,6 yens le kilo, ils ont bondi mardi de près 4% dans le prolongement de la hausse des cours du pétrole puis se sont affaissés le jour suivant, les investisseurs prenant leurs bénéficies. Ils ont clôturé mercredi à 192 yens ($1,75) le kilo. Sur le marché de Shanghai, les cours sont passés de 11 290 yuans vendredi à 11 525 yuans ($1 811) la tonne mercredi.

La Thaïlande cherche à reprendre la main pour tenter de limiter la baisse des prix après que l’accord entre les principaux producteurs de caoutchouc pour réduire les exportations de 350 000 tonnes a expiré le 31 mars. Le ministre de l’Agriculture, Grisada Boonrach, a déclaré que la Malaisie, l’Indonésie et le Vietnam avaient donné leur accord de principe sur la proposition de la Thaïlande d’établir un comité international des pays producteurs de caoutchouc pour aider à orienter les prix du caoutchouc et mieux gérer leurs exportations de caoutchouc. « Les quatre nations doivent se rencontrer le mois prochain en Thaïlande pour parler du nouvel effort », a déclaré M. Grisada ajoutant « Nous espérons que cette nouvelle mission contribuera à la hausse des prix du caoutchouc ». En parallèle, la Thaïlande poursuit sa politique pour développer la consommation locale de caoutchouc, notamment pour les routes et les installations sportives. L’Autorité du caoutchouc de la Thaïlande a déclaré que les exportations de caoutchouc pourraient diminuer de 6% cette année en raison de l’augmentation de la demande intérieure. Quant à la production, elle devrait augmenter 8, 4% à 4,8 millions de tonnes.

Les stocks de caoutchouc brut dans les ports japonais se sont élevés à 16 357 tonnes en date du 10 avril, en hausse de 4,9% depuis la dernière date d’inventaire, selon les données de l’Association du commerce en caoutchouc du Japon.

Les exportations de caoutchouc du Vietnam ont progressé 10% en avril par rapport à l’année précédente pour atteindre 330 910 tonnes, selon le gouvernement.

La Birmanie a exporté 136 000 tonnes de caoutchouc en 2017/18 pour une valeur de $179 millions a indiqué le ministre du Commerce. Des exportations en hausse, plus 50 000 tonnes sur les deux dernières années fiscales, en raison d’une augmentation de la production et d’un meilleur contrôle des exportations illégales.

En Côte d’Ivoire, le directeur de la Sud Comoé Caoutchouc (SCC), Olivier Martin, a encouragé les planteurs à produire en dépit de la baisse des prix (cf. nos informations).

Au Ghana, dans la région orientale, des cacaoculteurs sont contraints de défricher leur plantation pour cultiver du caoutchouc (cf. nos informations).

L’Afrique a le potentiel de combler le futur fossé dans l’approvisionnement mondial en caoutchouc naturel ont estimé les experts réunis lors de la cinquième Conférence africaine sur le palmier à huile et le caoutchouc à Accra au Ghana la semaine dernière (cf. nos informations).

COTON

Le marché du coton est resté relativement stable à un niveau élevé  cette semaine avec des échanges évoluant dans une fourchette étroite, les cours clôturant jeudi à 84,50 cents la livre contre 84,51 cents vendredi dernier. Le marché est soutenu par les conditions météorologiques – la baisse des précipitations – dans la principale région productrice de coton aux Etats-Unis, le Texas, les ventes américaines de coton, même si elles sont en recul, et toujours les achats non fixés par les filateurs.

Le Comité consultatif international du coton (CCIC) estime que les superficies en coton pourraient croître modérément en 2018/19 suite au niveau élevé des prix du coton, à une moyenne de 84,63 cents la livre. La hausse serait sensible aux Etats-Unis (+11%) mais la superficie devrait baisser en Inde tout en restant stable en Inde. Le CCIC observe que la superficie mondiale cultivée en coton a atteint en moyenne 32,4 millions d’hectares au cours des dix dernières années. Quant à la consommation mondiale, elle devrait poursuivre sa croissance en 2018/19 pour atteindre 26,7 millions de tonnes (Mt) pour une production de 25,68 Mt.

De son côté, Cotton Outlook a révisé en avril à la baisse ses estimations de production et de consommation mondiale, respectivement à 26,237 Mt et 26,776 Mt.

Au Burkina Faso, le prix au producteur de coton a été légèrement relevé pour la campagne 2018/19 à FCFA 250 le kilo pour le 1er choix. Le pays table sur une production de 836 000 tonnes en 2018/19, en hausse de 37% par rapport à 2017/18 (cf. nos informations).

Au Cameroun, la Société de développement de coton (Sodecoton) a retrouvé une santé avec un bénéfice net de FCFA 4,3 milliards réalisé en 2017. Sur 2017/18, elle table sur une production de 260 000 tonnes et compte développer la production de noix de cajou en plantant 50 000 hectares sur dix ans.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme est toujours glissant, les cours ont clôturé jeudi à un plus bas d’un an à 2 332 ($593,23) ringgits la tonne suite à l’affaiblissement de la demande. Vendredi dernier, ils se situaient à 2382 ringgits la tonne à la clôture perdant 1,3% sur la semaine.

Sur le mois d’avril, les exportations de la Malaisie ont chuté entre 4,5 et 5,7% par rapport au mois de mars, selon la SGS et AmSpec Agri Malaysia. Et sur les premiers jours du mois de mai, les chiffres ne sont pas bons, estime un négociant qui évoque la réintroduction de la taxe sur les exportations après une suspension de 4 mois.

Sur le mois d’avril, les cours de l’huile de palme ont cédé 2,6%, enregistrant un deuxième mois de pertes.

Toutefois, la production d’huile de palme en Indonésie, premier producteur mondial, a probablement légèrement baissé en mars, tandis que les exportations devraient être un peu plus élevées, a révélé jeudi un sondage réalisé par Reuters. L’Indonésie devrait avoir produit 3,34 millions de tonnes (Mt) d’huile de palme en mars, contre 3,49 Mt en février. Les exportations d’huile végétale, quant à elles, ont probablement atteint 2,50 Mt, contre 2,48 Mt en février. Parallèlement, l’enquête a montré que l’utilisation domestique de l’huile de palme est tombée à 973 000 tonnes en mars, contre près d’un million de tonnes un mois plus tôt.

L’Indonésie a sollicité l’aide du Vatican pour lever l’interdiction de l’huile de palme dans l’Union Européenne (UE). Luhut Binsar Panjaitan, ministre indonésien chargé de la coordination des Affaires maritimes, a rencontré le pape François et des responsables du Vatican la semaine dernière, rapporte l’agence catholique Ucanews. Selon Antonius Agus Sriyono, ambassadeur indonésien auprès du Saint-Siège, le ministre a déploré l’impact négatif que l’interdiction de l’UE d’utiliser l’huile de palme comme carburant aurait sur les agriculteurs indonésiens. Selon l’Indonésie, cette l’interdiction n’est pas conforme aux valeurs humanitaires, car elle causera du chômage et de la pauvreté. Dans une déclaration officielle après la réunion, le ministre Panjaitan a déclaré que le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, avait exprimé son inquiétude quant au sort des cultivateurs et des millions de personnes dont la vie dépend de l’industrie de l’huile de palme.

RIZ

Evolution contrastée sur le marché du riz en Asie avec une hausse de prix en Inde suite à une demande soutenue mais une baisse en Thaïlande et une stabilité au Vietnam.

En Inde, le prix du riz étuvé 5% a gagné $3 à $412- $416 la tonne soutenu par la demande, en particulier des acheteurs africains. « Le riz indien est actuellement très compétitif par rapport aux approvisionnements de Thaïlande et du Vietnam », a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l’Etat d’Andhra Pradesh. Une roupie indienne également plus faible a permis aux exportateurs de baisser leurs prix au cours des dernières semaines.

Les exportations de l’Inde ont bondi de 18 % en une année à un record de 12,7 millions de tonnes (Mt) en 2017/18 (avril à mars) grâce à la hausse de la demande de riz non basmati du Bangladesh, du Bénin et du Sri Lanka.

Toutefois, les importations par le Bangladesh, qui a émergé comme un acheteur majeur l’année dernière après les dégâts des inondations sur ses cultures, ralentiront dans les prochains mois en raison de bonnes récoltes cet été, a déclaré Badrul Hasan, chef de l’acheteur de grain de l’Etat du Bangladesh. Les stocks de riz dans les entrepôts du gouvernement s’élève à près d’un million de tonnes, dopé par des importations record d’environ 3,7 Mt au cours des 10 mois précédant avril, selon les données du ministère de l’Alimentation du Bangladesh. 

Au Vietnam, le prix du Viet 5% est resté inchangé cette semaine à $445- $ 450 la tonne. Les exportations du Vietnam au cours des quatre premiers mois de 2018 auraient augmenté de 22,3% par rapport à l’année précédente pour atteindre 2,17 Mt , selon le Bureau des statistiques générales du gouvernement.

En Thaïlande, le prix du Thaï 5% a chuté à $430- $445 la tonne contre $440- $445 la semaine dernière. Une baisse consécutive aux spéculations sur l’abondance de la récolte attendue vers la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, a déclaré un négociant basé à Bangkok. Le ministère thaïlandais du Commerce a déclaré cette semaine que le pays allait vendre 2 Mt de ses stocks de l’Etat d’ici la fin de l’année.

L’agence d’Etat des Philippines a lancé des appels d’offres internationaux pour l’achat de 500 000 tonnes de riz, ont annoncé mercredi des négociants européens. Un appel d’offres séparé de 250 000 tonnes a été lancé, ouvert uniquement au Vietnam et à la Thaïlande, dans le cadre d’accord de gouvernement à gouvernement.

SUCRE

Le sucre a repris un peu tout petit peu de couleur cette semaine. Mais, il revient de loin après avoir clôturé la semaine dernière à un plus bas depuis septembre 2015 à $11,12 la livre. Le sucre roux a terminé hier à 11,69 cents la livre contre 11,22 cents vendredi dernier à New York et le blanc à $ 325,50 la tonne contre $ 327,60  sur le marché à terme de Londres.

Des prix bas qui devraient faire perdre au Brésil des parts substantiels de marché cette campagne car la production du sucre à ce niveau n’est pas rentable. «Même les usines les plus performantes du Brésil ne peuvent fabriquer du sucre aux prix actuels», a déclaré Arnaldo Correa, consultant en sucre et éthanol chez Archer Consulting à Sao Paulo. Même analyse pour Jacyr Costa Filho, responsable des opérations sucrières brésiliennes pour le producteur français Tereos, qui estime que les prix actuels sont inférieurs aux coûts de production pour 90% des producteurs dans le monde. Un niveau raisonnable de rentabilité dans le centre-sud du Brésil serait possible avec des prix autour de 15 cents par livre, précise-t-il.

Ainsi les usines vont chercher à produire autant que possible de l’éthanol à la recherche de meilleurs rendements. En conséquence, les analystes prévoient une réduction de la production de sucre dans le centre-sud du Brésil en 2018/19 jusqu’à six millions de tonnes (Mt) par rapport à la campagne précédente. Selon les données du cabinet de courtage et de conseil INTL FCStone, compilées par Reuters, l’excédent exportable brésilien passerait de 30 Mt en 2016/17 (octobre / septembre) à 22,2 Mt pour la campagne actuelle.

Compte tenu de ces chiffres, la part du Brésil dans le marché mondial du sucre passerait de 52% à 35%, perdant principalement des parts en Inde, en Thaïlande et dans l’Union Européenne, qui ont tous eu des récoltes exceptionnelles.

En Inde, la production de sucre, deuxième producteur mondial après le Brésil, pourrait grimper à un record de 32 millions de tonnes (Mt) en 2017/18 (octobre-septembre), a déclaré jeudi l’association indienne Indian Sugar Mills Association (ISMA). Par rapport à la campagne 2016/17 (20,3 Mt), c’est un bond impressionnant de 55%. Or, la consommation nationale est estimée qu’à environ 25 Mt. Une surabondance, avec la chute des prix du sucre local au plus bas depuis 28 mois, qui est difficile à gérer pour les raffineries, incapables de payer les prix fixes aux agriculteurs fournissant la canne. Les usines subiraient une perte d’au moins $150 la tonne. Mercredi, le gouvernement est venu en aide aux raffineries en accordant une subvention aux producteurs de canne à sucre à hauteur de 55 roupies ($0,82) pour chaque tonne de canne vendue aux raffineries. Cela signifie que les minoteries paieront désormais les prix fixés par les agriculteurs, moins la subvention de 55 roupies. Pour 2017/18, le gouvernement fédéral a fixé le prix plancher de la canne à 2 550 roupies par tonne, tandis que l’Uttar Pradesh a relevé le taux à 3 150 roupies la tonne.

 

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