Les acteurs s’adaptent à la dérive du marché du caoutchouc

 Les acteurs s’adaptent à la dérive du marché du caoutchouc
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C'est la morosité sur le marché mondial du caoutchouc naturel (lire nos informations). L'Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC, de son sigle anglais) a annoncé hier, dans son rapport de marché du mois de juillet, qu'il est peu probable que la demande mondial en caoutchouc naturel se redynamise cette année, voire l'année prochaine.

Pourtant, moins de caoutchouc devrait arriver sur le marché, précise l'organisation. Mais cela ne parviendrait pas à redynamiser les prix car, face à cela, la situation de l'économie mondiale est très incertaine. Tout d'abord, on ne connait pas encore les répercussions réelles que le Brexit aura sur un contexte global déjà très fragilisé par le terrorisme et les tensions géopolitiques.

En outre, à court terme, les cours du pétrole ne devraient pas augmenter, ce qui n'est pas un soutien au caoutchouc naturel. En effet, des cours du pétrole élevés signifient des coûts plus élevés de fabrication du caoutchouc synthétique, le grand rival du caoutchouc naturel.

Enfin, le Fonds monétaire international a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale

Quant à la production mondiale, l'ANRPC, dont l'ensemble des membres représentent 90% de l'offre globale, elle s'est établie à 5,899 millions de tonnes (Mt), de janvier à fin juillet, en hausse de seulement 0,2% par rapport à la même période en 2015. La production a  grimpé en Thaïlande, en Indonésie et au Vietnam, mais a régressé en Chine, en Malaisie et en Inde.

Un marché qui demeure excédentaire malgré un bon dynamisme de la demande qui a progressé de 4,4% sur ces 7 premiers mois de l'année, totalisant 4,7 Mt. L'ANRPC estime que cette progression de la demande va décroître entre les mois d'août et d'octobre, conséquence notamment d'un ralentissement attendu de la croissance de l'économie mondiale. Dans ses Perspectives de l'économie mondiale de juillet, le FMI  a révisé à la baisse de 0,1% ses prévisions d'avril et anticipe une croissance de 3,1% cette année et 3,4% en 2017.

Un pessimisme partagé par Continental

L'équipementier et pneumaticien allemand Continental, , partage cette vision. Wolfgang Schäfer, directeur financier de l'un des principaux fournisseurs de l'industrie automobile, a déclaré à Reuters que le groupe anticipait une légère baisse de la production automobile en Europe et aux Etats-Unis au deuxième semestre, ainsi qu'un ralentissement de la croissance de la production en Chine.

Ceci vient après des résultats meilleurs que prévus du groupe au trimestre avril-juin suite à une forte hausse de ses marges grâce à la baisse des prix de la matière première, le caoutchouc.

Evoquant les performances de Continental, Sascha Gommel, analyste chez Commerzbank estime que  "L'aubaine de la baisse des cours des matières premières ne durera pas et ne justifie pas d'acheter Continental, ce qu'il faut c'est plus de croissance dans la division automobile".

Conséquence concrète du Brexit, malgré la baisse des cours du caoutchouc, Continental a relevé de 6% les prix de ses pneus de remplacement au Royaume-Uni cette semaine pour tenir compte de la dépréciation de la livre, même si ce pays représente moins de 4% de ses ventes mondiales.

 

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