Tensions sur le marché mondial du riz

 Tensions sur le marché mondial du riz

@ Pixabay

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La décision de l’Inde d’interdire le 20 juillet dernier de suspendre les exportations de riz non basmati (Lire : L’Inde interdit les exportations de riz blanc non basmati, le marché grimpe) a considérablement réduit l’approvisionnement en riz et fait flamber les cours du riz qui étaient déjà sur une tendance haussière avec une estimation d’une augmentation de 20 à 25% sur l’année 2023, avant même la décision de New Delhi (Lire : Patricio Mendez del Villar : « les Africains devraient commencer à diversifier davantage leur régime alimentaire »). Une tension déjà perceptible en raison l’impact du phénomène d’El Nino et exacerbée aujourd’hui avec les restrictions du premier exportateur mondial dans un contexte également où la Russie n’a pas renouvelé l’accord sur les céréales.

L’inflation alimentaire pourrait donc reprendre, avec la hausse des prix du riz et du blé, deux aliments essentiels pour la sécurité alimentaire dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique. Les importateurs de ces pays seraient donc incités à conclure des accords de gouvernement à gouvernement pour assurer leur approvisionnement en riz. L’Inde n’a pas explicitement fermé la porte à de tels accords. En septembre dernier, l’Inde a interdit les exportations de brisures de riz afin de stabiliser les prix intérieurs (Lire : L’Inde restreint ses exportations de riz avec effet immédiat), mais depuis lors, les données officielles montrent que le pays a approuvé la vente d’environ un million de tonnes de brisures de riz à l’Indonésie, au Sénégal, en Gambie, au Mali et à Éthiopie. La même souplesse pourrait donc être faite avec les exportations de riz non basmati d’autant plus que l’Inde dispose actuellement de stocks suffisants pour répondre à ces demandes. “Les stocks gouvernementaux indiens de riz non basmati sont abondants, s’élevant à environ 41 millions de tonnes au 1er juillet”, indique Shirley Mustafa, analyste du marché du riz à la FAO. Ajoutant que “Les restrictions à l’exportation réduisent intrinsèquement la confiance dans la fiabilité du commerce international“.

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