La production de coton chuterait de 15% au Burkina, Mali et Sénégal en 2022/23

 La production de coton chuterait de 15% au Burkina, Mali et Sénégal en 2022/23
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La production de coton au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal devrait chuter de 15% durant la campagne actuelle 2022/23, à 2,09 millions de balles (Mb). En cause ? L’invasion de cicadelles du coton, ces insectes suceurs, qui occasionne des pertes de rendements mais aussi la réduction des superficies, les cotonculteurs craignant leur impact. En raison de ceci mais aussi de précipitations excessives, le Département américain de l’Agriculture (USDA), dans son rapport sur le coton publié mardi, estime que la superficie récoltée dans ces trois pays reviendra au niveau de l’année précédente, soit 1,33 million d’hectares (Mha).

Cependant, l’USDA estime que les exportations n’en souffriront pas, les volumes étant attendus en progression de 6% sur 2022/23 à 2,30 Mb par rapport à l’année précédente. Ceci s’explique notamment par la forte production en 2021/22, avec une hausse de 80 % et de 91 % respectivement de la superficie et des volumes de production, à 1,33 Mha et 2,46 Mb.

L’USDA revient plus en détail sur la situation dans chacun des trois pays.

Au Burkina faso, la production ne glisserait que de 3% en 2022/23, à 965 000 balles, la baisse de productivité liée aux insectes étant compensée en partie par la progression de 5% des superficies, à 625 000 ha. Ceci demeure, toutefois, en-deçà des premières estimations de l’USDA qui étaient de 675 000 ha. En 2021/22, la production et les superficies auraient progressé respectivement de 4% et de 7%, à 990 000 balles et 595 000 ha. En conséquence, en 2022/23 les exportations de coton du Burkina progresseraient de 7% pour atteindre le million de balles, faisant fondre les stocks qui chuteraient à 18 000 balles à la fin de cette campagne contre 78 000 balles en 2021/22.

Au Mali où la partie sud du pays est particulièrement impactée par les cicadelles, les premières estimations donnent une chute de production de 20% par rapport à la campagne dernière, à 1,1 Mb avec une superficie cotonnière en baisse de 4% à 690 000 ha en 2022/23 ainsi que des rendements affaiblis. Ceci dit, ses exportations grimperaient de 6% pour atteindre 1,27 Mb. A noter que l’USDA n’a pas modifié ses estimations d’exportations sur 2021/22, à 1,2 Mb. L’importance de ces exportations attendues alors que la production baisse entraînent logiquement une chute de 95% des stocks maliens qui s’établiraient à seulement 10 000 bales fin 2022/23 contre 210 000 balles en 2021/22. Rappelons que ces volumes représentaient une hausse vertigineuse de 200% par rapport à 2020/21 liée à l’embargo de la Cedeao sur les produits du Mali.

Au Sénégal, le recul de production serait encore plus élevé, de l’ordre de 33% à 28 000 bales, liée à la réduction de 11% de la superficie cotonnière à 16 000 ha. En conséquence, les exportations en 2022/23 chuteraient de 33% à 28 000 balles. A noter que l’USDA a révisé à la baisse de 7% ses estimations d‘exportations sur 2021/22, à 42 000 balles. D’une campagne à l’autre, les stocks demeureraient stables à 3 000 balles.

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