La Chronique Matières premières agricoles au 9 juin 2022

 La Chronique Matières premières agricoles au 9 juin 2022
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Les bourses européennes et américaine ont terminé en baisse hier. A New York, les investisseurs se sont montrés prudents avant la publication aujourd’hui des chiffres d’inflation sur le mois de mai. Ajoutant à la nervosité, le rendement des emprunts d’Etat américain à dix ans a grimpé à son plus haut niveau en un mois, à 3,073%.

En Europe, les principaux indices ont creusé leurs pertes après l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de son intention de cesser au 1er juillet sa politique d’achats d’obligations sur les marchés et de relever ses taux en juillet d’un quart de point en précisant qu’elle n’excluait pas une hausse plus importante en septembre si l’inflation ne ralentit pas. “Les actions mondiales ont été sous pression après que la BCE a présenté ses orientations, et Christine Lagarde, la présidente de l’institution, a souligné les risques d’inflation à la hausse”, ont déclaré les analystes d’ANZ, rapporte Reuters.

Sur les marchés monétaires, l’euro a repris quelques couleurs hier face au dollar après avoir chuté la veille de 0,93% et atteint un creux de plus de deux semaines à $ 1,0609 en réaction aux annonces de la BCE.

Quant au pétrole, les craintes liées aux nouvelles mesures contre la Covid-19 en Chine l’emportent sur la forte demande en provenance des Etats-Unis. Le baril de Brent a terminé à $ 122,77 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 121,23.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

La fève dégringole, la tonne sur le marché à terme de Londres passant de £ 1 794 le 1er juin avant la fermeture pendant deux jours des marchés pour célébrer le jubilée de la Reine, à £ 1 762 hier soir sur l’échéance septembre. Sur la place de New York, le contrat juillet est passé de $ 2 469 la tonne vendredi dernier à $ 2 428 à la clôture hier soir.

En effet, la belle récolte intermédiaire qui semble se confirmer en Côte d’Ivoire se conjugue avec un temps plutôt sec ce qui réduit les risques de maladie, notamment la pourriture noire, estime le prévisionniste Climate24. « Les conditions ont été bonnes pour les arbres cette année », confie à Reuters un planteur près de Soubre. « Nous allons avoir beaucoup de cacao dans les semaines à venir. » En outre, nombre de cacaoculteurs estiment que la qualité des fèves va s’améliorer à partir de la fin juillet dans les ceintures cacaoyères de la région de Daloa, au centre-ouest du pays, et dans les régions centrales de Yamoussoukro et de Bongouanou.

Les arrivages de fèves aux ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro totalisent 1,926 millions de tonnes (Mt) de début octobre au 4 juin, en baisse de 5,1% par rapport à la même période la campagne dernière, estiment les exportateurs.

CAFÉ

Baisse de tension sur les marchés du café Robusta cette semaine alors que l’Arabica surfe sur la vague de la fermeté. Ainsi, le Robusta coté à Londres est passé de $ 2 136 la tonne mercredi 1er juin avant la fermeture des marchés britanniques pour fêter le Jubilée de la Reine, à $ 2 093 hier soir sur l’échéance juillet. En revanche, la livre (lb) d’Arabica côté à New York, a évolué de $ 2,324 vendredi dernier à $ 2,3465 hier soir.

L’œil rivé sur les volumes de stocks de l’ICE à New York, les opérateurs sur le marché de l’Arabica ont, en effet, pu constater qu’ils sont au plus bas depuis trois mois, à 1,02 million de sacs de 60 kilos (Ms). Ils ont constaté aussi que les primes sur le marché du physique sont en train de grimper en flèche.

Côté Robusta aux origines, la situation est toujours très calme au Vietnam, les volumes étant insignifiants. On attend la prochaine campagne 2022/23 qui démarrera début octobre. Les producteurs dans les Central Highlands ont encore quelques volumes qu’ils distillent à la vente au compte-goutte : ils ont trouvé preneurs cette semaine dans une gamme de prix resserrée, à 41 900-42 900 dongs le kilo ($ 1,81-1,85) contre 41 400 à 43 100 dongs la semaine dernière. A l’export, les traders ont vendu avec une décote sur Londres de $ 150 à $ 160 par rapport au contrat septembre, soit bien moins que la décote de $230-240 enregistrée la semaine dernière. Le Vietnam a exporté 881 565 t de janvier à fin mai, soit une hausse de 23,3% par rapport à la même période l’année dernière. A noter que le Département américain de l’Agriculture (USDA) vient de réviser à la hausse ses estimations de récolte 2021/22 du Vietnam à 31,52 Ms (grain vert équivalent) car les rendements auraient été meilleurs qu’escomptés. En 2022/23, la production serait de 30,93 Ms avec des exportations estimées à 26,65 Ms.

En Indonésie où, à Lampung, la récolte principale démarre, la décote pour le Robusta de Sumatra est demeurée inchangée par rapport à la semaine dernière, à $ 170-180 sur le contrat juillet et $ 250 sur celui de septembre

Dans sa toute première estimation de la nouvelle campagne 2022/23 au Brésil qui s’ouvre bientôt (juillet-juin), l’USDA l’estime en hausse de 11% pour atteindre 64,3 Ms avec des exportations en progression de 3% à 39,05 Ms. Ce chiffre de production est bien supérieur aux estimations jusqu’alors publiées par les différents analystes indépendants, indique Reuters qui suit le marché du café comme le lait sur le feu… : mercredi, le brésilien IBGE a, quant à lui, abaissé de 3,7% à 52,8 Ms ses prévisions antérieures de production 2022/23, réduisant de 5,9% ses estimations de production d’Arabica à 35,2 Ms mais remontant de 0,8% ceux de Robusta (conilon) à 11 Ms. Mardi, Fitch Solutions avançait un chiffre de 60 Ms sur 2022/23. Notons que Fitch estime que les cours mondiaux vont baisser sur fond d’excédent caféier en 2022/23, d’inflation limitant la consommation et de croissance mondiale en berne.

Mais revenons à l’analyse de l’USDA. Si ses prévisions s‘avéraient exactes, cela permettrait d’accroître les volumes mis sur le marché mondial et de calmer la spirale haussière des prix enregistrées depuis des mois maintenant. Pour être plus précis, le Brésil, selon l’USDA, produirait 41,5 Ms d’Arabica, ce qui serait un bond de 14% par rapport à 2021/22, tandis que le Robusta atteindrait le record de production de 22,8 Ms. La clef de la réussite sur le Robusta ? Des conditions météorologiques très bonnes et une bonne gestion de la récolte. A noter que, toutes variétés de café confondues, la consommation du n°2 mondial en la matière (derrière les Etats-Unis) serait de 22,45 Ms, soit sensiblement aux mêmes niveaux que la campagne précédente, les prix élevés et la modestie de la croissance économique retreignant le nombre de tasses de café bues par les Brésiliens.

A noter enfin, toujours s’agissant du Brésil, que l’USDA a révisé à la hausse de 1,8 Ms ses estimations de la campagne 2021/22 au Brésil qui serait de 58,1 Ms.

S’agissant de la Colombie, l’USDA estime que sa production en 2022/23 demeurerait inchangée par rapport à l’actuelle campagne 2021/22, à 13 Ms. La météo a été plutôt bonne mais le renchérissement des engrais en limite l’usage et devrait impacter les rendements. En conséquence, les exportations ont été sévèrement révisées à la baisse, de 6,7%, pour revenir aux volumes de 2021/22 de 13 Ms en 2022/23. Le comble est que l’USDA prévoit une hausse, certes limitée mais réelle, des importations colombiennes de café en 2022/23 à 1,9 Ms ; 64% du café importé vient du Brésil, bien sûr, suivi par le Pérou, le Honduras et l’Equateur. 91% des importations de café sont en grains, 8% du soluble et 1% du torréfié.

En revanche, la production indienne 2022/23 est perçue par l’USDA en hausse de 3,8% à 5,74 Ms. En effet, une pré-mousson couplée à une mousson principale toutes deux normales devraient permettre d’accroître les rendements. Les exportations sont estimées en progression de 2,4% à 5,98 Ms mais des difficultés subsistent dans la chaine d’approvisionnement. Surtout, l’envol des cafés de spécialités suscite l’émergence de nouveaux buveurs de café, notamment parmi les jeunes, qui n’auront pour frein que l’inflation. En tout état de cause, l’USDA estime que les stocks indiens seront étroits.

Côté entreprises, Starbucks a pu rouvrir 600 de ses 940 magasins en Chine avec l’allègement des restrictions liées à la covid.

CAOUTCHOUC

Les cours du caoutchouc ont poursuivi sur leur lancée et enregistrent une quatrième semaine consécutive de gains mais ils ont été très volatils.  Hier sur  l’Osaka Echange, ils se sont établis à 264,9 yens ($1,98) le kilo contre 259,8 yens vendredi dernier. Sur le marché de Shanghai, les cours sont passés de 13 380 yuans la tonne jeudi – vendredi le marché était fermé pour Dragon Boat Festival-  à 13 395 yuans ($2005,03) hier.

Avec la réouverture de Shanghai et la baisse des cas de Covid-19, les espoirs d’une reprise de la demande chez le premier consommateur mondial, la Chine,  alimente la hausse. Les données préliminaires sur  les ventes de voitures en Chine reflètent ce relatif optimisme. En effet,  les ventes de voitures au détail en Chine ont bondi de 30% en mai par rapport à avril, selon les premières données  publiées par la China Passenger Car Association (CPCA). Une reprise aidée par les incitations prises par les autorités comme celle d’une réduction de moitié de la taxe d’achat pour les voitures dont le prix ne dépasse pas 300 000 yuans et avec des moteurs de 2,0 litres. Cette décision pourrait entraîner une augmentation de 2 millions de ventes de voitures supplémentaires cette année, selon la CPCA.

Toutefois, l’annonce hier de nouvelles restrictions dans certains quartiers de Shanghai laisse à penser que la reprise est fragile. En outre,  le niveau d’activité des usines demeure inférieur aux attentes et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et dans la logistique sont toujours présentes.

Enfin, en Thaïlande les pluies et les inondations ont diminué, ce qui devrait augmenter l’approvisionnement en caoutchouc.

L’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC) a révisé au mois de mai à la hausse sa prévision de la consommation mondiale de caoutchouc en 2022. Elle table sur une hausse de 2,2% en glissement annuel pour atteindre 14,639 millions de tonnes (Mt) en 2022. En avril, elle anticipait une croissance de 1,2% à 14,232 Mt. Elle a également révisé  son  estimation de la production, mais à la baisse, à 14,179 Mt contre 14,292 Mt le mois précédent. Un recul surtout imputable à l’Indonésie qui a vu sa production chuter de 263 000 tonnes en mars à 257 000 tonnes en avril.

Le Vietnam a exporté environ 110 000 tonnes de caoutchouc pour une valeur  de $181 millions en mai, en hausse de 40,4% en volume et de 27,9% en valeur par rapport au mois précédent, selon l’Agence du commerce extérieur du ministère de l’Industrie et du Commerce, citant des statistiques du Département général des douanes vietnamiennes indique VNA.

Sur une année, on constate une hausse de 33,1% en volume et de 26,4% en valeur. Le prix à l’exportation du caoutchouc s’est établi en moyenne à $1 645 la tonne en mai, en baisse de 8,9% par rapport à avril et de 5% par rapport à la même période l’an dernier.

Sur les cinq premiers mois de l’année, le pays a exporté 595 000 tonnes de caoutchouc pour une valeur de $1,04 milliard, en hausse respectivement de 8,1% et 12% en glissement annuel.

COTON

Nouveau rebond sur le marché du coton dont les cours ont grimpé sur l’ICE pour clôturer hier à 146,51 cents la livre contre 138,18 cents vendredi dernier pour le contrat de juillet. Le contrat de décembre s’est aussi apprécié à 124,93 cents contre 117,9 cents.

Une hausse alimentée en partie par la fixation des usines et l’expiration prochaine du contrat de juillet.

Les aléas climatiques ont eu tendance aussi à renforcer les perspectives d’une baisse de la production mondiale pour la prochaine campagne. Si les pluies sont de retour au Texas, principale zone de production de coton des Etats-Unis, la chaleur devrait revenir dans les prochains jours. En Inde, la mousson est plus faible qu’à la normale. Et bien d’autres zones principales de production pourraient être affectées, tandis qu’en Afrique l’insuffisance d’engrais pourrait diminuer les rendements.

Mais l’incertitude touche aussi la consommation où la majorité des analystes estime qu’elle va s’abaisser et que les projections d’aujourd’hui sont trop optimistes. Le département américain de l’Agriculture (USDA) doit donner aujourd’hui ses estimations de l’offre et de la demande de coton.

En Côte d’Ivoire, la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT) a bénéficié d’un financement de € 15,4 millions de la Société financière internationale (SFI) et  du guichet pour le secteur privé du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP) pour moderniser ses installations existantes et construire une nouvelle usine d’égrenage à Tieningboué, dans le centre du pays (Lire : Le cotonnier ivoirien CIDT obtient € 15,4 millions pour une usine d’égrenage et sa modernisation).

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme reste très impacté par les changements de politique du premier producteur mondial, l’Indonésie. Les cours se sont inscrits à la baisse avec une clôture hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 6 208 ringgits ($1413,48) la tonne contre 6455 ringgits vendredi dernier. Jeudi, les cours ont perdu 259 ringgits par tonne avec le lancement du programme en Indonésie visant à doper les exportations dans un contexte où la Chine a réimposé des confinements dans la ville de Shanghai.  Mais les chiffres que vient de publier le Malaysian Palm Oil Board (MPOB) montrent que les stocks d’huile de palme se sont abaissés en mai et la Malaisie fait toujours face à une pénurie de main d’oeuvre.

L’Indonésie a lancé un programme d’accélération des exportations avec effet immédiat, visant à expédier au moins 1 million de tonnes d’huile de palme brute et de dérivés ou plus d’ici à la fin juillet. Rappelons que le pays avait interdit les exportations du 28 avril au 23 mai. Lors de la levée de l’interdiction, il a adopté l’obligation du marché intérieur (DMO), une mesure visant à assurer l’approvisionnement intérieur. Avec le nouveau programme, le gouvernement a autorisé les exportations des entreprises qui n’ont pas adhéré à un programme de vente en gros d’huile de cuisson sur le marché intérieur, à condition qu’elles paient $200 la tonne, en plus de la taxe et du prélèvement à l’exportation. Pour encourager les expéditions, il a également réduit la taxe et le prélèvement à l’exportation maximum à $488 la tonne contre $575.

L’abaissement des taxes est « une bonne décision » a estimé l’Association indonésienne de l’huile de palme (GAPKI) mais elle s’attend à ce que les exportations d’huile de palme de cette année soient inférieures aux 34 millions de tonnes enregistrées en 2021 suite aux divers changements de politique.

En Malaisie, les stocks d’huile de palme brute (CPO) ont diminué de 7,03% à 829 855 tonnes au mois de mai, selon le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). Quant aux stocks  d’huile de palme transformée, ils  ont chuté de 7,77 % à 691 911 tonnes. “Globalement, les stocks d’huile de palme ont diminué de 7,37 % pour atteindre 1,52 million de tonnes, contre 1,64 million de tonnes auparavant“. Ils ont diminué car la production de CPO a diminué de 0,07% à 1,461 million de tonnes (Mt)  tandis que les exportations d’huile de palme ont grimpé de 26,67 % à 1,36 Mt en mai et celles d’huile de palmiste de 8,95 % à 81 135 tonnes. La Malaisie n’a pas importé de CPO en mai 2022 les importations totales d’huile de palme ont chuté de 33,87 % à 50 768 tonnes.

Toujours en Malaisie, la Malaysian Estate Owners’ Association (MEOA) tire la sonnette d’alarme sur le manque de main d’œuvre,  estimé à 120 000 personnes. Depuis la pandémie et les restrictions, le pays a d’énormes difficultés à disposer de travailleurs, qui sont à environ 80% étrangers, principalement Indonésiens. Avant la Covid-19, le nombre de  travailleurs étrangers était d’environ 437 000. “La triste réalité est que la Malaisie rate l’occasion en or présentée sur un plateau (ndlr : des prix élevés de l’huile de palme) car nous ne sommes pas en mesure de faire face à la récolte de tous les régimes de palmiers à huile lors des cycles de récolte appropriés par rapport à la main-d’œuvre actuelle limitée“, a déclaré le MEOA. Ajoutant que les projections de l’industrie pour une production de 18,6 millions de tonnes en 2022 pourraient être encore abaissées si la main-d’œuvre n’arrive pas immédiatement.

RIZ

En Asie, seuls les prix du riz à l’exportation en Inde augmentent avec une forte demande et des prix très compétitifs par rapport à la Thaïlande ou au Vietnam.

En Inde, les prix du riz étuvé 5%, ont encore augmenté cette semaine pour situer à $357-$362 la tonne contre $355-$360 la semaine dernière.  Une forte demande et les craintes que l’inde ne limite ses expéditions poussent les prix à la hausse. Rappelons que l’Inde est le premier exportateur mondial avec une part de marché d’environ 40%.

L’interdiction surprise de l’Inde sur les exportations de blé a incité les négociants en riz à augmenter leurs achats et à passer des commandes inhabituelles pour des livraisons à plus long terme. (Lire : Début de panique sur le marché mondial du riz). Cependant, des sources commerciales et gouvernementales ont déclaré que le pays ne prévoyait pas de freiner les exportations de céréales car les stocks étaient suffisants et les tarifs locaux étaient inférieurs aux prix de soutien fixés par l’État.

L’Inde a augmenté de 5,2% le prix auquel elle achètera la variété commune de riz paddy de la nouvelle saison aux agriculteurs locaux, a déclaré le ministre de l’Information et de la radiodiffusion, alors que New Delhi encourage les agriculteurs à augmenter la superficie et la production de l’aliment de base. Pour la qualité commune du riz paddy, le gouvernement a fixé le soutien ou le prix garanti à 2 040 roupies ($26,26) les 100 kg, a déclaré Anurag Thakur lors d’une conférence de presse après une réunion du cabinet présidée par le Premier ministre Narendra Modi.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% se sont légèrement contractés à $450-$460 la tonne contre $455-$460 la semaine suite aux fluctuations des devises. “Il y a une certaine demande d’exportations mais pas d’accords majeurs jusqu’à présent“, a déclaré un négociant basé à Bangkok. L’offre reste abondante avec de nouvelles récoltes attendues vers juillet-août.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés stables entre $420-$425 la tonne. “Les approvisionnements intérieurs augmentent avec la production de la récolte d’été et d’automne“, a déclaré un commerçant à Ho Chi Minh-Ville. “Mais la demande augmente également, en particulier de la part des acheteurs asiatiques et africains. La décision des Philippines au début de la semaine de prolonger la réduction de la taxe à l’importation sur le riz est également un signal positif pour les exportateurs“, a déclaré un autre négociant.

Le Vietnam a exporté 2,77 millions de tonnes de riz au cours des cinq premiers mois de l’année, en hausse de 6,5% par rapport à l’année précédente, selon les données douanières publiées mardi. Les exportations de riz en mai ont augmenté de 28% par rapport à avril pour atteindre 711 420 tonnes, évaluées à $347,7 millions, a indiqué le Département des douanes.

Les Philippines ont annoncé mardi qu’elles avaient prolongé la durée d’un décret exécutif publié l’année dernière qui abaisse le taux tarifaire pour le riz importé de fournisseurs extérieurs à l’Asie du Sud-Est à 35% contre 40% à 50%, jusqu’à fin 2022.

Le Cambodge a exporté 149 447 tonnes de riz usiné vers la Chine au cours des cinq premiers mois de 2022, en hausse de 23,6% par rapport à la même période l’an dernier, a annoncé samedi la Fédération cambodgienne du riz (CRF). La Chine est restée le premier acheteur de riz cambodgien avec une part de 52,6% des exportations totales, suivie de l’Union européenne.

Au Liberia, la Banque européenne d’investissement (BEI) a alloué € 4 millions à la chaîne de valeur du riz pour améliorer la sécurité alimentaire, créer des emplois et réduire les importations. L’investissement concernera la production de semences, l’irrigation, le stockage et la logistique (Lire : La BEI met € 4 millions dans une filière riz intégrée au Liberia). 

SUCRE

Le sucre roux termine la période sous revue en dessous des 19 cents sur l’échéance juillet. On l’avait laissé vendredi dernier à New York à 19,29 cents la livre (lb) et on l’a retrouvé hier soir à la clôture, échaudé, à 18,84 cents. En cours de séance, il est même tombé à 18,82 cents, son plus faible prix en quatre semaines. En revanche, le sucre blanc, coté à Londres, terminé la période sous revue quasiment là où il l’avait commencé mais après avoir connu de véritables montagnes russes ! De $ 578,10 mercredi dernier (dernier jour de cotation de cette semaine écourtée en raison des cérémonies royales), il a clôturé hier soir à $ 578,70. Mais entre-temps, lundi, il avait atteint un plus haut de cinq ans et demi, à $ 599,60 sur fond de rumeurs de squeeze, pour, dès le lendemain, se crasher de 5,2% et tomber à $ 563,40 la tonne. Un sucre blanc dont le prix est soutenu par les restrictions à l’exportation de l’Inde et la faiblesse des exports de l’UE en raison des sanctions.

En effet, l’Inde piaffe, du moins son secteur privé ! Car l’Inde s’acheminerait vers une production record de 36 Mt cette campagne, soit 3% de plus que les estimations jusqu’alors, a estimé mercredi l’Indian Sugar Mills Association (ISMA). Pour éviter que ceci n’impacte trop les cours mondiaux, l’association commerciale propose au gouvernement d’autoriser l’exportation d‘un million de tonnes supplémentaires. Rappelons que l’Inde a déjà vendu à l’international 9,5 Mt de sucre sur la campagne 2021/22 qui s’achève fin septembre ; de ce total, 8,6 Mt avaient déjà physiquement été expédiées à fin mai. Le mois dernier, pour éviter la flambée des prix sur son marché intérieur, le gouvernement avait limité, pour la première fois en six ans, les volumes à exporter, la barre ayant été fixée à 10 Mt. Or, le président d’ISMA, Aditya Jhunjhunwala, estime que même en portant à 11 Mt l’autorisation d‘exporter, cela laisserait suffisamment de stocks de sucre en Inde pour couvrir la demande sur deux mois et demi. Début octobre, lorsque l’Inde démarrera sa nouvelle campagne 2022/23, elle devrait avoir en stock 6,7 Mt contre 8,2 Mt à pareille époque la campagne précédente.

Quant au Brésil, le gouvernement envisage d’éliminer sa fiscalité sur les carburants afin d’en réduire le prix au consommateur ce qui, potentiellement, pourrait inciter les raffineries à basculer davantage sur le sucre dans leur transformation de la canne plutôt que l’éthanol. Etant donné que le Brésil est le n°1 mondial du sucre, ceci impacterait les cours mondiaux à la baisse. On assiste peut-être aux prémisses…

En France, le ministère de l’Agriculture a révisé à la baisse ses estimations de superficies betteravières sur 2022 à 397 000 ha contre les 399 000 ha estimés précédemment.

 

 

 

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