La Chronique Matières premières agricoles au 23 avril 2020

 La Chronique Matières premières agricoles au 23 avril 2020
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Les bourses américaine et européennes ont terminé en hausse hier, rassurées quelque peu par le ralentissement du nombre d’inscriptions au chômage aux Etats-Unis et par la perspective de voir la Chambre des représentants à Washington adopter le plan de relance de près de $ 500 milliards déjà voté par le Sénat. Il espèrent aussi voir les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) progresser vers la mise en places de financements en commun pour préparer la relance économique à venir.

Des marchés qui, visiblement, veulent y croire car ils ont à peine réagi à plusieurs enquêtes publiées hier, brossant un tableau sombre de l’économie mondiale. Rappelons que la pandémie, qui touche désormais plus de 2,6 millions de personnes et en a tué plus de 180 000 dans le monde entier, a aussi bloqué la majeure partie de l’industrie. Dans la zone euro, l’indice des directeurs d’achats (PMI) composite, qui rassemble les données du secteur manufacturier et de celui des services et qui est considéré comme un bon baromètre de l’activité globale, s’est effondré à 13,5 en première estimation, ce qui constitue, et de très loin, le pire résultat des enquêtes mensuelles de l’institut IHS Markit, lancées en 1998, souligne Reuters. Aux Etats-Unis, le PMI “flash” composite est tombé en avril à 27,4 après 40,9 en mars, un recul qui traduit une chute d’activité d’une brutalité sans précédent depuis la création de cet indicateur en octobre 2009. En Asie, la situation conjoncturelle est à peine différente: le PMI “flash” du secteur japonais des services a plongé à 22,8 en avril et l’indice manufacturier à 43,7, au plus bas depuis avril 2009

Comme attendu, les PMI d’avril dans la zone euro ont encore reculé, confirmant l’ampleur de la contraction”, commente Bert Colijn, économiste d’ING. “Mais que nous dit réellement l’enquête que nous ne sachions pas déjà en regardant par la fenêtre des rues vides et des boutiques fermées ? Pas grand-chose en fait.” Cette chute des indices PMI “flash” dans la zone euro a pénalisé la monnaie commune qui est tombée en cours de séance hier à $ 1,0757, son plus bas niveau depuis le 24 mars, avant de remonter autour de $ 1,0820.

Le pétrole a fortement grimpé hier tout en demeurant à des niveaux historiquement bas, boosté par le regain de tension au moins verbale entre les Etats-Unis et l’Iran d’une part, par les espoirs de mesures de relance supplémentaires et par la mise en oeuvre progressive des réductions de production décidées par les grands pays exportateurs, souligne Reuters. Sur la séance d’hier, le Brent a grimpé de 10,06% à $ 22,42 dollars le baril et le brut léger américain (WTI) 30,77% à $ 18,02 dollars.

Le Ramadan commence aujourd’hui pour les Musulmans du monde entier, l’occasion pour notre équipe de vous souhaiter de très belles fêtes malgré cette période de confinement dans de nombreux pays et des mesures barrières.

CACAO

Si le marché à terme du cacao à Londres a terminé hier soir en baisse par rapport à la veille, à £ 1 892 la tonne, il signe une belle hausse sur la semaine étant donné qu’il avait clôturé vendredi dernier à £ 1 838. A New York, l’évolution sur l’ensemble de la semaine a été faible, clôturant hier soir à $ 2 363 contre $ 2 368 en fin de semaine dernière. Mais entre les deux, les fluctuations ont été importantes, la tonne touchant $ 2 387 mercredi, un plus haut en deux semaines.

Le négoce demeure inquiet quant à l’impact du coronavirus sur la consommation mais il a été rasséréné par les chiffres de broyages trimestriels en Europe qui, en définitive, sont en hausse de 0,9%, à 373 625 tonnes (t)  par rapport à la même période l’année dernière, a annoncé mercredi l’Association européenne du cacao. Ce chiffre européen doit se conjuguer à un autre, plutôt positif aussi, de l’Asie où la baisse a été marginale, de 0,5% sur cette même période par rapport au premier trimestre 2019. Selon la Commerzbank allemande, ces chiffres sont tout sauf faibles au regard de la tempête qu’occasionnent les mesures de confinement et les incertitudes des consommateurs quant à l’avenir. A noter qu’en Allemagne, les broyages trimestriels ont baissé, quant à eux, de 1,9% à 99 558 t, a annoncé également mercredi l’industrie nationale de la confiserie BDSI. Au dernier trimestre 2019, les volumes broyés avaient baissé de 0,9% à 98 250 t.

Rappelons que la semaine dernière, l’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique) avait annoncé une chute de 5,1% de leurs broyages.

Selon les négociants, après avoir fortement chuté en février et début mars, le marché à New York s’est stabilisé et témoigne maintenant de signes de hausse. Le marché a digéré les chiffres de broyages au premier trimestre avec une chute de 5,1% en Amérique du Nord à 115 591 t, une baisse de 0,5% en Asie à 207 356 t.

L’actualité cacaoyère a été chargée en Côte d’Ivoire cette semaine. Tout d’abord, afin de stimuler la transformation locale de fèves, un fonds cacao d’une valeur de FCFA 10 milliards (€ 15,2 millions) pour soutenir les transformateurs locaux de cacao face à la concurrence des entreprises internationales (lire nos informations : La Côte d’Ivoire crée un fonds cacao de FCFA 10 Mrds pour soutenir les transformateurs locaux). La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a produit environ 2,2 millions de tonnes (Mt) de cacao l’an dernier, mais n’a traité que 547 000 tonnes de fèves au cours de la saison d’octobre à septembre. D’autre part, pour l’actuelle campagne et les trois prochaines, les exportateurs nationaux qui n’ont jamais fait défaut recevront une subvention de FCFA 35 par kilo de cacao à hauteur de 50 000 tonnes par opérateur et par campagne.

Une annonce qui vient à point nommé car, selon les données statistiques provisoires du port publiées mercredi, le n°1 mondial du cacao a enregistré une chute de 11,3% de ses exportations de produits semi-finis de cacao (poudre et beurre surtout), avec un volume total de 201 282 t. En revanche, la Côte d’Ivoire aurait exporté 3,4% de plus de fèves brutes entre le 1er octobre et la fin mars par rapport à la même période la campagne dernière, le volume total s’élevant à 1,17 Mt, estiment les exportateurs.

Quant aux arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro, ils auraient totalisé 1,711 Mt entre le 1er octobre et le 19 avril, selon les exportateurs, ce qui représente une baisse de 4,3% par rapport aux volumes enregistrés sur la même période la campagne dernière.

En Côte d’Ivoire où le niveau da pluviométrie a été inférieure à la moyenne la semaine dernière dans les régions de production.

Côté entreprises, la croissance des ventes du géant agroalimentaire suisse Nestlé sur ce premier trimestre 2020 n’a pas été aussi bonne depuis cinq ans, a-t-il été annoncé

CAFÉ

L’Arabica à New York a plongé cette semaine, terminant hier soir à $ 1,124 la livre (lb) contre $ 1,1755 en fin de semaine dernière. Le Robusta à Londres a essuyé la même déception, clôturant hier à $ 1 150 la tonne contre $ 1 188 vendredi dernier. Selon Steve Platt, stratégiste sur les futures chez Archer Financial Services, les marchés sont traditionnellement à la baisse en avril. En plus, la chute de consommation hors-domicile, dans les bureaux, les hôtels, les restaurants, a été forte, rappelle-t-il.

Mais de combien sera cette baisse ? Tous les stratégistes sont devant leurs écrans et à leur calculette actuellement. L’analyste boisson chez Rabobank, Guilherme Morya s’attend, malgré tout, à une progression de 0,5% de la demande par rapport à 2019 tandis que l’Organisation internationale du café (OIC) s’attend plutôt à une baisse.

Côté Asie, les transactions sur le Robusta ont repris tout doucement hier au Vietnam après que le gouvernement ait assoupli les mesures de confinement. Dans la ceinture caféière des Central Highlands, les planteurs n’ont mis en vente que de faibles volumes car les prix étaient bas, à 29 500 dongs ($ 1,26) le kilo alors que juste avant le confinement et l’arrêt des transactions, il était à 31 200-31 500 dongs. Les exportateurs ne se sont d’ailleurs pas précipités à l’achat. Selon des propos de traders recueillis par Reuters, les planteurs étaient d’ailleurs davantage afférés cette semaine à sécuriser des volumes d’eau pour leurs caféiers qu’à vendre : il n’aurait pas plu dans cette région de production depuis le mois de décembre. Si cette situation météorologique persiste, la récolte sera plus faible plus tard dans l’année. A l’export, les traders ont offert le Grade 2, 5% grains noirs et brisures, à un prix $ 150 plus élevé que l’échéance juillet à Londres, soit une prime légèrement plus haute qu’il y a trois semaines lorsque le confinement a démarré : elle était alors dans une fourchette allant de $ 120 à $ 150 la tonne.

En Indonésie, la prime pour du café de Sumatra a atteint $ 300 à $ 315 par rapport au contrat juillet à Londres, contre $ 250 la semaine dernière. Ce niveau élevé s’explique par la nécessité de compenser la baisse du prix du Robusta à Londres cette semaine. Des grains de la nouvelle récolte commencent à arriver, mais en faible volume et on se l’arrache. Cette semaine, ce sont les acheteurs locaux qui étaient les principaux acteurs sur le marché.

En Côte d’Ivoire, les exportations de café (Robusta) ont glissé de 1% au premier trimestre par rapport à début 2019, à 15 352 t, selon les données portuaires provisoires.

CAOUTCHOUC

Une certaine volatilité était perceptible sur le marché du caoutchouc, qui a alterné hausse et baisse, avec une semaine globalement en baisse sur le Tokyo Commodities Exchange (Tocom) et stable sur le marché de Shanghai. De 153,9 yens le kilo sur le Tocom vendredi dernier, les cours ont clôturé hier à 152 yens ($1,41) tandis qu’à Shanghai, ils sont passés de 10 050 yuans la tonne à hier 10 025 yuans ($1 416). Les cours ont été influencés par l’évolution des cours du pétrole, lui aussi volatil, des stimulus annoncés par les Etats-Unis et la Chine, des marchés financiers, et des allègements du confinement notamment aux Etats-Unis.

En Côte d’Ivoire, les exportations de caoutchouc ont bondi de 58% au 1er trimestre 2020, par rapport à la même période en 2019, pour atteindre 318 779 tonnes.  Toutefois au mois de mars elles chutent de près de 40% par rapport au mois de février 2020 (Lire : Caoutchouc en Côte d’Ivoire : bond de 58% des exportations et de 22% du CA de la SOCB).

Côté entreprise, le fabricant américain de pneus Goodyear Tire & Rubber a déclaré que son volume unitaire de pneumatiques avait chuté d’environ 18% au premier trimestre et que les ventes avaient baissé d’environ 17%, ajoutant que la plupart de ses usines en Amérique et en Europe et plusieurs de ses usines de pneumatiques en Asie- Pacifique reste fermée.

COTON

Les cours du coton ont été volatils cette semaine mais sont globalement en hausse avec une clôture à 56,37 cents contre 52,86 cents la livre vendredi dernier dans un marché à l’arrêt.

Une hausse impulsée cette semaine par l’information selon laquelle la Chine s’apprête à acheter plus de 30 millions de tonnes de produits agricoles, dont un  million de tonne pour le coton (soit environ 5 millions de balles) pour reconstituer ses stocks et se protéger contre d’éventuelles perturbations de la chaîne d’approvisionnement suite au Cobid-19. La majeure partie de ce surplus d’importation proviendrait des Etats-Unis, la Chine s’efforçant de respecter son engagement dans le cadre de l’accord de phase 1 signé en janvier dernier.  Déjà sur le 1er trimestre 2020, les importations de coton américain en Chine ont grimpé de 43,5% pour atteindre  124 000 tonnes (Lire :L’accord entre la Chine et les Etats-Unis porte ses fruits, y compris pour le coton).

« Les dernières statistiques de la récolte américaine donne entre 17 et 20 millions de balles, avec 7 millions de balles déjà vendues et 3 millions de balles sur le terrain, avec les 5 millions de balles de la Chine, cela fait environ 15 millions de balles ce qui aura pour effet de lisser toutes les distorsions et c’est pour cela que le marché à terme risque de monter » souligne un négociant. Il ajoute néanmoins « buy the rumor, sell the fact » et si tel était le cas le marché pourrait dévisser. Sans compter que la vraie question est que si la récolte américaine se vendra, qu’en sera-t-il des récoltes des autres pays ?

En Côte d’Ivoire, les exportations de coton ont reculé de 9,3% sur le premier trimestre 2020,  par rapport à la même période en 2019, pour atteindre 84 133 tonnes. La Côte d’Ivoire qui enchaîne record sur record dans sa production de coton. Pour celle de 2020/21, le département américain de l’Agriculture (USDA) estime qu’elle devrait s’élever à 1 millions de balle, soit 217 824 tonnes de fibre, en hausse de 11% (Lire : Un nouveau record de production de coton pour la Côte d’Ivoire mais pour quel marché ?).

L’Australie se prépare à avoir l’une des pires récoltes de coton cette année avec seulement 60 000 hectares de superficies ensemencées, soit moins du quart de la superficie de l’année dernière (292 380 ha) selon les estimations de la Cotton Australia. 

La pression monte sur les produits textiles en provenance de la région du Xinjiang en Chine. Les usines, qui fournissent les  grandes marques internationales comme Adidas, Lacoste, Gap, Nike, Puma, Uniqlo, H&M, sont  accusées d’avoir recours au travail forcé de plusieurs milliers de Ouïghours. Cette semaine, Global Legal Action Network (Glan) et le World Uyghur Congress (Wuc) ont adressé une lettre au gouvernement britannique, pour l’exhorter à mener une enquête et à suspendre les importations de produits en coton de la région du Xinjiang (Lire : Les produits en coton en provenance de la région du Xinjiang en Chine sur la sellette).

HUILE DE PALME

Si le marché de l’huile de palme s’est repris hier avec le rebond des cours du pétrole et du soja mais aussi d’une reprise des achats après la forte chute des cours, il fini la semaine en recul à 2 119 ringgits ($486,11) la tonne hier contre 2236 ringgits vendredi dernier. L’huile de palme a perdu plus  3% la semaine dernière sous l’action conjuguée d’une hausse anticipée des stocks et d’une baisse des exportations et près de 30% depuis le 23 janvier où le premier cas de coronavirus a été officiellement annoncé en Chine. 

Une préoccupation du marché – outre la baisse de la demande dans un contexte de hausse saisonnière de la production – est donc aussi la viabilité économique de l’utilisation du biodiesel par rapport au pétrole, l’huile de palme brute se négociant avec une prime de $195 la tonne par rapport au pétrole brut, indique Ivy Ng de CIMB Investment Bank.

Le marché de l’huile de palme est sur le point de manquer un de ses rendez-vous majeurs de l’année,  le mois sacré du Ramadan, qui démarre aujourd’hui et doit se terminer avec l’Aïd al-Fitr le 23 mai,  le confinement  imposé par la pandémie du Covid-19 ayant fait baisser la demande dans les principaux pays importateurs comme l’Inde, Pakistan et Bangladesh. Généralement au cours des deux mois précédent le Ramadan, la demande d’huile  de palme augmente. Si les achats des principaux pays en prévision du mois sacré – Inde, Bangladesh, Pakistan, Arabie saoudite et Iran – ont repris début mars, ils ont depuis chuté avec  les mesures prises de confinement. “Nous avons perdu cette fenêtre pour que la demande du Ramadan se redresse, nous aurions dû voir des expéditions beaucoup plus élevées vers le Moyen-Orient début mars“, a déclaré Sathia Varqa de Palm Oil Analytics, basée à Singapour.

En mars, les exportations d’huile de palme de la Malaisie, deuxième producteur mondial, ont chuté de 27% un an plus tôt pour atteindre 1 181 422 tonnes, le plus bas volume de mars depuis au moins 2016, selon les données de la Malaysian Palm Oil Board. Les exportations de l’Indonésie en mars ont été plus élevées qu’en février, mais ont chuté de 3% par rapport à l’année précédente pour atteindre 1 885 153 tonnes, selon les données de Refinitiv. En Inde, la demande du secteur de l’hôtellerie et de la restauration a baissé de près de 40%, selon une analyse publiée par le MPOC. La demande indienne d’huile de palme bondit généralement d’environ 10% lors du Ramadan, mais cette année une telle augmentation est peu probable, a déclaré Sudhakar Desai, président de l’Association des producteurs d’huile végétale indienne (IVPA). Ajoutant “Pour la première fois cette année, nous assisterons à une baisse de la consommation par habitant“. Les importations indiennes d’huile de palme se sont contractées de 58% en mars par rapport à l’année précédente pour atteindre 335 308 tonnes, selon les données de la  Solvent Extractors ‘Association. Et en avril, elles pourraient chuter à 450 000 tonnes contre 707 450 tonnes il y a un an, estime Sudhakar Desai.

Au Pakistan, les importations d’huile de palme en mars  ont été de 40 000 à 50 000 tonnes inférieures aux attentes de l’industrie, tandis que les échanges sur le marché local du Bangladesh sont lents depuis la mi-mars, selon le MPOC. “Le pouvoir d’achat diminue. Les gens perdent des emplois ou assistent à des baisses de salaire. Cela aura un impact sur la consommation d’huile de palme”, a déclaré un revendeur basé à Mumbai.

 

En Indonésie, les exportations d’huile de palme et de ses produits raffinés, y compris les produits oléo chimiques et le biodiesel, se sont élevées à 2,54 millions de tonnes (Mt), en recul de près de 12% par rapport à février 2019, selon  l’Indonesia Palm Oil Association (Gapki). Les exportations vers le principal marché chinois ont été plus faibles, “probablement en raison de l’épidémie de COVID-19”, a déclaré Gapki.  Quant aux stocks, ils se sont établis à  4,08 Mt fin février, contre 4,54 Mt fin janvier.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Inde sont légèrement descendus de leur sommet de huit mois, mais le confinement limite les transactions. Au Vietnam, les prix sont élevés mais les exportateurs sont frileux pour signer des contrats tandis qu’en Thaïlande, les prix sont quasi-stables.

En Inde, les prix du riz étuvé  5% ont faibli par rapport au niveau record de 8 mois la semaine dernière avec la chute de la roupie. De $375-$380, les prix se sont élevés cette semaine à $374-$379 la tonne. L’Inde a prolongé le confinement de ses 1,3 milliard d’habitants jusqu’au 3 mai, le nombre de cas de coronavirus dépassant les 20 000 personnes. Un confinement qui a limité les échanges de riz paddy et blanchi alors que la demande africaine était bonne, souligne un exportateur basé à Kakinada, dans le sud de l’Andhra Pradesh.  La roupie indienne s’est fortement dépréciée cette semaine, augmentant la marge des commerçants sur les ventes à l’étranger.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% se situaient entre $440-$450 la tonne, soit leur plus haut niveau depuis près de deux ans. Si le gouvernement a autorisé à nouveau les exportations de riz, et relevé  mercredi à 500 000 tonnes le quota en avril contre 400 000 tonnes annoncé précédemment, les exportateurs ne sont pas prêts à signer de nouveaux contrats étant donné l’incertitude quant à savoir s’ils peuvent expédier le riz en raison du quota d’exportation du gouvernement. En outre, selon les commerçants, le quota de 500 000 tonnes de riz à exporter ce mois-ci n’est pas suffisant pour couvrir les contrats signés avant que le gouvernement n’interdise les exportations de riz en mars.

En Thaïlande, les prix du Thaï à 5% se situent à $530 -$556 contre  $530- $538  la semaine dernière. Les négociants estiment que les prix n’ont guère évolué car la demande est restée stable et aucun accord majeur n’est en vue.

Au Bangladesh, où le confinement a été prolongé jusqu’au 5 mai, la récolte du riz d’été pourrait être affectée par une pénurie de main-d’œuvre. Si cette situation persiste, le Bangladesh pourrait manquer son objectif de 20 millions de tonnes (Mt) pour la récolte de riz de la variété d’été «Boro» cette saison, ont déclaré des responsables du ministère de l’Agriculture. La variété Boro contribue à plus de la moitié de la production annuelle de riz du Bangladesh, soit environ 35 Mt.

L’Egypte dispose de suffisamment de riz pour approvisionner le marché local jusqu’en novembre 2021, a déclaré dimanche le chef de la division riz de la Grains industry Chamber.  En outre, le pays prévoit également de recevoir près de 3 millions de tonnes de riz blanc au cours de la nouvelle saison des récoltes, qui commence en septembre prochain, selon l’agence de presse officielle MENA citant Ragab Shehata. La nouvelle récolte contribuera à augmenter les stocks stratégiques de riz du pays sur une longue période, a-t-il ajouté.

SUCRE

Le sucre roux est passé en-dessous de la barre des 10 cents la livre (lb), clôturant hier soir à 9,84 cents sur l’échéance mai contre encore 10,37 cents en fin de semaine dernière. Mardi, il a même chuté à 9,55 cents, son plus faible prix depuis… juin 2008, en pleine crise financière. Le sucre blanc, quant à lui, est tombé hier soir à $ 322 la tonne qui était partie de $ 340 vendredi dernier.

La faiblesse du real, la monnaie brésilienne, continue à jouer à plein sur le marché du sucre, incitant les raffineries au Brésil à consacrer davantage de canne à la production de sucre plutôt que d’éthanol car l’édulcorant est, du fait du real, très compétitif sur les marchés internationaux. En outre, face à la persistance d’un baril de pétrole bon marché, l’éthanol n’a pas le vent en poupe.

Mercredi, la ministre de l’Agriculture au Brésil a déclaré vouloir annoncer dans les deux jours des mesures en faveur d’un soutien aux filières sucre et éthanol. Elle devrait donc se prononcer aujourd’hui.  La semaine dernière, le gouvernement avait dit envisager l’élimination de la taxe sur l’éthanol et accroître celle sur l’essence afin d’améliorer la compétitivité du biocarburant local alors que les cours mondiaux du brut s’effondrent.

La Russie se met en ordre de bataille sur le front sucrier. Le gouvernement a approuvé cette semaine un projet de résolution du Service fédéral anti-monopole autorisant les producteurs de sucre à se constituer en associations pour exporter. Nous reviendrons sur ce marché dans nos colonnes.

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