La Chronique Matières Premières Agricoles au 30 août 2018

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 30 août 2018
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Les marchés financiers sont inquiets. Les conflits commerciaux avec les Etats-Unis mais aussi l’avancée des négociations commerciales entre Washington, Ottawa et Mexico préoccupent les places boursières chinoises qui ont perdu sur trois séances consécutives, tandis que les vieux démons touchant les économies émergentes, notamment l’Argentine, réapparaissent : sa monnaie a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année.

Les cours du pétrole demeurent fermes, au plus haut depuis trois semaines avec un Brent qui clôturé hier soir à $ 77,50 le baril et le WTI américain proche des $ 70. En effet, les stocks aux Etats-Unis ont baissé alors que les offres de brut d’Iran et du Venezuela devraient baisser ces prochains mois.

Lundi, les marchés américains seront fermés en raison de la fête du travail, ce qui impacte notamment les marchés à terme du cacao, café Arabica, coton et sucre s’agissant des contrats qui nous intéressent dans le cadre de cette chronique.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

Le cacao s’est enfoncé cette semaine, pris dans la spirale des ordres de ventes automatiques dès que les cours sont passés en dessous des moyennes mobiles des 200 derniers jours de cotation. Il a terminé hier à £ 1 659 la tonne à Londres, perdant £ 71 sur la semaine et en baisse de £ 34 sur un mois. Sur le marché à terme à New York, la tonne a clôturé hier soir à $ 2 275, glissant de $ 89 sur la semaine et de $ 34 sur un mois.

Un mouvement baissier qui serait surtout une correction de tendances après la hausse de près de 10% la semaine dernière. Cette hausse était liée, entre autres, à la crainte de retards dans les livraisons de fèves après la faillite et la liquidation du plus gros exportateur local SAF-Cacao (lire nos informations ).

En Côte d’Ivoire, les conditions météorologiques sont très favorables à une bonne évolution de la cacaoculture, ce qui laisse présager d’une belle campagne à venir, à partir de début octobre. En effet, si, il y a quelques semaines, le temps sec suscitait quelques inquiétudes, les récentes pluies abondantes, supérieures à la moyenne, sont de bon augure en termes de volumes attendus. Dans la région centre-ouest de Daloa, région qui représente environ un quart de la récolte du n°1 mondial, les cacaoyers sont chargés de grosses cabosses qui seront bonnes à récolter d’ici deux à trois semaines.

Quant à la campagne qui s’achève, les exportateurs estiment à 1,845 Mt les arrivages de fèves aux deux ports entre le 1er octobre et le 26 août, soit en baisse de 8% par rapport aux 2 Mt atteintes à pareille époque l’année dernière.

Au Cameroun, la filière est fortement perturbée car des opérateurs -entreprises et planteurs- évacuent la zone de production du sud-ouest, cette région anglophone du Cameroun (qui, rappelons-le, a deux langues officielles) étant en proie à des violences (lire nos informations).

L’Indonésie a annoncé lundi maintenir sa taxe de 5% à l’exportation de fèves au mois de septembre, estimant que le prix de référence du cacao demeurera en-dessous des $ 2 750. Ce taux d’imposition est inchangé depuis le mois de juillet.

CAFÉ

C’est la déprime… On retrouve un Robusta, sur le marché de Londres, à $ 1 522 la tonne hier soir, parti de $ 1 652 il y a un mois et glissant toujours cette dernière semaine puisque la tonne avait clôturé à $ 1 541 vendredi dernier. Des cours mondiaux du Robusta qui suivent l’évolution des prix sur le marché intérieur vietnamien, n°1 sur ce segment caféier, et qui sont au plus bas depuis deux ans. Rien d’étonnant car, si les producteurs ne détiendraient plus que 2% en stocks sur la campagne 2017/18, les volumes exportés par le Vietnam sont très élevés : 135 000 t vendus sur les marchés mondiaux en août alors que le trade ne s’attendait qu’à 100 000-120 000 t, et 27,58 Ms exportés depuis le début de la campagne 2017/18 (qui s’achève le mois prochain) contre 25 Ms la campagne dernière.

Les cours de l’Arabica connaissent le même sort. La livre (lb) valait $ 1,0265 hier soir à New York contre $ 1,0955 fin juillet ; il a perdu quelque 9% sur le mois, son troisième consécutif de baisse. Vendredi dernier, il cotait $ 1,047 et cette semaine il a glissé sous la barre d’un dollar, à 99,35 cents pour la première fois en 12 ans, et un niveau de prix qui passe en dessous du niveau de coûts de production dans la plupart des pays caféiers. En cause notamment, l’affaiblissement de la monnaie brésilienne, le real, incitant les exportateurs à vendre, mais aussi la forte hausse des positions courtes des spéculateurs ce qui a surpris le marché en début de semaine.

Face à cela, le gouvernement de Colombie et la Fédération des producteurs ont annoncé mardi placer $ 34 millions dans un fonds afin de pouvoir venir en aide aux caféiculteurs qui n’y arrivent plus face à de prix si faibles. La Fédération, qui regroupe quelque 550 000 familles de planteurs de café, créera une table ronde avec des représentants du gouvernement afin de déterminer un niveau de prix en dessous duquel les fonds seront utilisés et comment les fonds seront distribués, a précisé le patron de la Fédération, Roberto Velez. Rappelons que la Colombie est le premier producteur mondial d’Arabica lavé.

Actuellement, le café est acheté en Colombie à $ 231 le sac de 125 kg, ce qui équivaut à environ 84 cents/lb. Or, selon Roberto Velez, un producteur a besoin de vendre à $ 1,50 au minimum par livre pour pouvoir payer pour les engrais et que la caféiculture demeure rentable pour lui. Ce qui, donc, n’est pas le cas actuellement. En outre, la faiblesse des cours mondiaux représenterait un manque à gagner de 1,4 trillions de pesos colombiens pour l’économie nationale par rapport à 2017. Rappelons qu’en 2013 et 2014, le gouvernement colombien avait dépensé plus de $ 350 millions en subventions aux planteurs mais aujourd’hui les difficultés financières du pays ne permettent pas aux autorités de déployer un tel niveau de soutiens.

Au Brésil, la récolte d’une campagne record qui atteindrait les 60 Ms est en train de s’achever, mais on note déjà l’apparition très prématurée de fleurs dans certaines régions. Ceci inquiète les producteurs car cela pourrait affecter la qualité et les volumes l’année prochaine. Une année qui, de toute façon, sera impactée par le cycle naturel biennal du caféier. En revanche, le Robusta pourrait ne pas être affecté. Le gouvernement estime que le production d’Arabica en 2018 atteindrait les 44,3 Ms, en hausse de 29% par rapport à 2017, et de 13,7 Ms de Robusta, une progression de 27%.

Côté consommateurs, les stocks dans les principaux ports européens de café (Anvers, Hambourg, Gênes, Le Havre, Trieste et Barcelone) ont augmenté de 0,7% en juin, atteignant 691 037 t, annonce aujourd’hui la Fédération européenne du café (ECF).

Côté entreprises, Coca-Cola annonce aujourd’hui acheter la chaîne britannique de cafés Cota pour $ 5,1 milliards. Ceci s’inscrit dans sa politique de diversification par rapport aux boissons gazeuses jugées aujourd’hui par les consommateurs comme trop caloriques. Rappelons que Costa est un rival de Starbucks, avec près de 4 000 cafés dans 32 pays ; il vend aussi du café dans les épiceries et les stations service. Le géant Coca-Cola estime que cela lui permettra de renforcer sa présence en Europe, en Asie et au Proche-Orient.

CAOUTCHOUC

Alors que les cours avaient gagné 7,9 yens la semaine dernière clôturant vendredi dernier à 175,9 yens le kilo sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom), ils ont reculé cette semaine pour atteindre 173,9 yens ($1,56) le kilo jeudi à la clôture. Même tendance à Shanghai où les cours sont passés de 12 480 yuans à 12 455 yuans ($1823).

Outre les fondamentaux du marché, le différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine, avec ses hauts et ses bas, continue d’influencer le marché avec cette semaine un impact plutôt négatif.

Des signes de ralentissement de la production de caoutchouc sont perceptibles conséquences de la faiblesse des prix mais aussi des conditions météorologiques comme la série de séisme en Indonésie et les inondations en Inde. Ces inondations meurtrières se sont déroulées dans une région clé pour le caoutchouc, l’Etat du Kerala, au sud du pays. La production de caoutchouc du sixième producteur mondial pourrait ralentir et serait susceptible de baisser de 13,5% par rapport à l’année dernière sur l’exercice fiscale qui s’achève en mars 2019. Mais persiste toutefois le sentiment d’une offre excédentaire.

Les stocks sont toujours élevés. Sur le Shanghai Futures Exchange, ils ont augmenté de près de 43% depuis le début de l’année et dans les entrepôts de Tokyo surveillés par le Tocom, ils s’élevaient à 11 012 tonnes au 20 août, en hausse de 43 tonnes par rapport au 10 août.

De janvier à juillet 2018, la consommation mondiale de caoutchouc a progressé de 5,2% pour atteindre 8,158 millions de tonnes (Mt) tandis que la production mondiale augmentait de 3,7% à 7,372 Mt, montrent les statistiques de l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC). Ainsi, sur les sept premiers mois de l’année, le déficit de production est de 786 000 tonnes. « Les conditions météorologiques défavorables et les bas prix du caoutchouc ont entraîné une chute de la production en Malaisie, au Vietnam, en Inde et au Sri Lanka au cours des sept premiers mois de 2018. En raison de la grave mousson et des inondations parmi les pays producteurs, certains pays devront probablement réviser à la baisse leur production pour 2018 », indique l’ANPRC en anticipant une croissance de la production qui pourrait être inférieure à 5,2% en 2018. L’organisation ajoute « Les sentiments, tant sur les marchés à terme que sur les marchés physiques, ont été largement dominés par l’inquiétude suscitée par l’aggravation de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, conjuguée au renforcement des stocks dans les entrepôts désignés du Shanghai Rubber Futures Exchange ».

COTON

Une récolte américaine plus abondante que prévue anticipée par le département américain de l’Agriculture (USDA), la chute de la livre turque et dans son sillage plusieurs monnaies de pays émergents, les hauts et les bas des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine sont autant de facteurs qui ont conduit à un fort recul des cours du coton sur les trois premières semaines du mois d’août pour ensuite se stabiliser. De nombreux investisseurs ont aussi réduit leur position.

Pour la semaine sous revue, les cours se sont légèrement appréciés à 82,26 cents la livre jeudi à la clôture contre 81,63 cents la livre vendredi dernier, une augmentation réalisée en début de semaine avec l’accord préliminaire entre les Etats-Unis et le Mexique sur la révision du pacte de libre-échange nord américain (Alena) et les négociations ouvertes avec le Canada autre partenaire de l’accord. Mais ensuite les cours se sont abaissés. « L’incapacité des Etats-Unis et de la Chine à résoudre la guerre commerciale est le problème numéro un sur le marché“, affirme Keith Brown, directeur de Keith Brown and Co à Moultrie, en Géorgie.

Aux Etats-Unis,  Sonny Perdu a dévoilé lundi les montants d’aide versés par l’USDA aux agriculteurs victimes de la guerre commerciale sino-américaine (cf. nos informations). L’USDA versera $4,7 milliards aux producteurs de soja,  maïs, coton, lait, porc, blé et sorgho à partir du 4 septembre, dont une grande partie sera distribuée aux producteurs de soja. « Pour le coton, cela signifie que des paiements seront effectués sur la production réelle à raison de 6 cents par livre » indique Reinhart dans son rapport hebdomadaire.

En Chine, la plus grande usine textile a été mise en service la semaine dernière à Aksu, dans le sud du Xinjian. Huafu Fashion Co. Ltd a investi cinq milliards de yuans ($735 millions) dans cette usine qui disposera d’un million de broches d’ici à la fin de l’année. Outre la filature, s’ajoute une usine de teinture d’un coût de 2,5 milliards de yuans et d’une capacité de teinture et d’impression de 100 000 tonnes de fil de coton.

En Inde, le président de la Cotton Association of India (CAI), Atul Ganatra, a revu à la baisse son estimation de la production de coton à 35 millions de balles (170 kilos par balle) contre 36,5 millions en juillet. Une baisse notamment attribuable à la diminution des superficies, au déficit pluviométrique, aux attaques de ravageurs (ver rose) et à l’abandon du coton pour d’autres cultures. Les exportations ont été également revues à la baisse à 7 millions de balles en 2018/19 selon le président. La demande d’exportations pour 2018/19 est robuste, souligne un trader basé à Bombay, tout en indiquant que l’incertitude sur la taille des cultures empêche la signature de contrats. L’Inde a jusqu’à présent signé un contrat pour exporter environ 600 000 balles vers la Chine voisine, qui a imposé des sanctions sur les expéditions du principal exportateur des États-Unis, a indiqué Atul Ganatra. Les importations chinoises de coton devraient augmenter de 23% en 2018/19 par rapport à l’an dernier, pour atteindre 1,6 million de tonnes.

HUILE DE PALME

La veille de la fermeture du marché avant un long week-end, les cours de l’huile de palme se sont appréciés à la faveur d’un ringgit plus faible et d’une attente d’une reprise des exportations en août, signe d’une demande plus soutenue. Sur la période sous revue, les cours se sont légèrement appréciés, après des mouvements à la hausse et à la baisse, clôturant jeudi à 2 248 ringgits ($574,22) la tonne contre 2219 ringgits vendredi dernier.

Les exportations de la Malaisie ont progressé au mois d’août de 4% selon AmSpec Agri Malaysia et de 3,1% selon SGS à plus de 1 million de tonnes d’huile de palme. Le président de Sime Darby Plantation Berhad Mohd Bakke Salleh a déclaré lors de la présentation de ses résultats trimestriels (voir ci-dessous) que le prix de l’huile de palme brute avait atteint son point le plus bas de l’année et qu’il pourrait voir une légère hausse. Il anticipe que les prix se situent entre 2 250 et 2 500 ringgits la tonne sur le reste de l’année, ajoutant que la pression de l’Indonésie pour une utilisation plus importante du biodiesel à base de palme soutiendrait les prix. «Nous nous attendons également à une demande plus forte de la part de la Chine et de l’Inde, et le sentiment général à l’égard du palmier s’est également amélioré par rapport au mouvement du pétrole brut“, a déclaré Bakke Salleh. L’Inde et la Chine devraient accroître leurs achats d’huile comestible avant les grandes festivités, le festival de la mi- automne à la fin du mois de septembre en Chine et Diwali en Inde célébré au début du mois de novembre.

Lors d’une conférence mardi et mercredi de l’industrie de l’huile de palme à Kuala Lumpur, les perspectives de prix n’étaient guère favorables. Dorab Mistry a estimé que les prix de l’huile de palme devaient tomber à 2100 ringgits la tonne pour gagner en compétitivité tandis que James Fry prévoit qu’ils devraient se situer autour de 2 200 ringgits jusqu’à décembre. Enfin, l’analyste Thomas Mielke a estimé que les prix de l’huile de palme avaient déjà atteint leur limite basse à 2 100 ringgits et pourraient progresser jusqu’à 2 500 ringgits la tonne au cours des six prochains mois. Il a également déclaré qu’il s’attendait à ce que la production d’huile de palme en Malaisie baisse cette année suite à la chute des rendements mais qu’elle rebondira en 2019.

En Indonésie, les exportations de biodiesel non mélangé devraient être multipliées par trois cette année pour atteindre environ 1 million de tonne (Mt) contre 300 000 tonnes en 2017, avec la reprise des exportations vers l’Europe mais aussi des embarquements vers la Chine et l’ Inde, a indiqué Paulus Tjakrawan, vice-président de l’Indonesia Biofuels Producer Association (APROBI). Sur les sept premiers mois de l’année, les membres de l’APROBI ont exporté 716 599 tonnes de combustible.

Rappelons que l’Indonésie a repris ses expéditions de biodiesel vers l’Europe après que l’Union européenne ait supprimé en mars les droits sur les importations de biodiesel pour 13 producteurs indonésiens et argentins (cf. notre chronique du 22 mars). La production de biodiesel non mélangé est estimée à 5 Mt en 2018, a indiqué Paulus Tjakrawan.

Du côté de la production d’huile de palme en Indonésie, elle devrait progresser entre 4 et 6 Mt cette année et passer de 40 à 42 Mt a estimé le vice-président de l’Indonesian Palm Oil Association (GAPKI), Togar Sitanggang.

Côté entreprises, Sime Darby Plantation Berhad a annoncé que ses bénéfices pour le quatrième trimestre avaient chuté en raison de la volatilité des prix de l’huile de palme, une production plus faible et des charges de dépréciation. La société a enregistré un bénéfice net de 30 millions de ringgits ($7,31 millions) pour le trimestre clos en juin, contre 2,63 milliards de ringgits au trimestre correspondant de l’année dernière. Les pertes de valeur liées aux actifs au Libéria et à une entreprise associée ont été enregistrées. Le chiffre d’affaires s’est établi à 3,08 milliards de ringgits, contre 3,69 milliards de ringgits l’an dernier. “Nous évoluons dans un environnement commercial très difficile”, a déclaré jeudi le directeur général Mohd Bakke Salleh. Ajoutant “Cette année, en dépit des meilleurs rendements réalisés en Malaisie au cours des cinq dernières années, les incertitudes entourant les différends commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine ont entraîné une plus grande volatilité des prix de l’huile de palme, ce qui a affecté la performance du groupe“.

Du côté de la certification, le président de l’Indonesian Oil Palm Association (GAPKI), Togar Sitanggang, a exhorté le gouvernement à étendre la certification indonésienne de l’huile de palme durable (ISPO) pour inclure les produits dérivés de l’huile de palme brute afin de se faire mieux connaître au niveau mondial. Cette mesure serait la bienvenue car environ 75% des exportations indonésiennes est constitué de produits dérivés de l’huile de palme brute.

RIZ

La chute de la roupie n’a pas stimulé la demande pour la variété indienne de riz cette semaine, mais les commandes potentielles des Philippines et d’ailleurs pourraient relancer les marchés thaïlandais et vietnamien.

En Inde, les prix pour le riz étuvé 5% ont baissé de $3 à $386-$390 la tonne cette semaine. Pourtant, la roupie indienne a chuté de plus de 10% en 2018, atteignant un plus bas jeudi, augmentant ainsi la marge des exportateurs par rapport aux ventes à l’étranger. « Actuellement, la demande est faible. Même après la récente chute des prix, les acheteurs africains ne sont pas actifs sur le marché » a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l’Etat d’Andhra Pradesh, dans le sud du pays.

Les exportations de riz indien en avril-juillet ont augmenté de 1% par rapport à l’année dernière, à 4,15 millions de tonnes (Mt), grâce à une hausse de la demande du Sénégal, du Bénin et de l’Iran.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% a légèrement augmenté à $393-$395 contre $390-$395 la semaine dernière. Si de nouvelles transactions n’ont pas été annoncées, certains exportateurs s’attendent à ce que les marchés reprennent le mois prochain notamment les Philippines et la Chine. Les Philippines vont importer 132 000 tonnes de riz supplémentaires pour stimuler les stocks dans les provinces du sud, où les prix ont bondi ces dernières semaines en raison d’une offre limitée, a déclaré mercredi son ministre de l’Agriculture.

Les Philippines, l’un des plus gros importateurs de riz au monde, achètent généralement auprès des principaux producteurs thaïlandais et vietnamien.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont demeurés inchangés à $395-$400 la tonne.

Au Bangladesh, les importations de riz devraient tomber à 600 000 tonnes au cours de la campagne de commercialisation 2018/19 a estimé le Département américain de l’agriculture (USDA). Rappelons que le Bangladesh a importé un volume record de 3,9 Mt en 2017/18.

SUCRE

Un mois pour rien, ou presque, sur le marché du sucre blanc. Il a clôturé hier soir, sur le marché de New York, à $ 324,30 la tonne, soit son niveau de prix du 27 juillet ($ 324,10) mais nettement au-dessus de la semaine dernière ($ 310,60). Quant au sucre roux à New York, il a terminé hier soir à 10,57 cents la livre (lb), gagnant 0,34 cents sur la semaine et 0,2% sur le mois.

S’il demeure à des niveaux de prix très bas, c’est la première fois depuis le mois de mai que le sucre roux augmente sur le mois écoulé. Ce serait dû aux perspectives de production en baisse en Europe à cause de la sécheresse cet été et des très fortes chaleurs, ainsi qu’au Brésil, ce qui devrait permettre de réduire quelque peu l’imposant excédent mondial.

En effet, lundi, l’Union européenne a révisé à la baisse ses prévisions de rendements de la betterave sucrière, à 73,8 t/ha contre 77,9 t/ha estimé encore le mois dernier. Selon la coopérative sucrière française, les rendements moyens en France seront de 61,8 t/ha, en dessous de la moyenne de ces cinq dernières années.

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