Le japonais Fuji Oil achète le géant américain du chocolat Blommer

 Le japonais Fuji Oil achète le géant américain du chocolat Blommer
Partager vers

L’américain Blommer Chocolate a annoncé hier sa vente au japonais Fuji Oil Holding, fournisseur mondial d’huiles, graisses et chocolat. La transaction est de $ 750 millions selon une déclaration publique de Fuji à la bourse de Tokyo.

Ceci met un terme à trois générations d’une même famille qui se sont succédés à la tête du groupe depuis sa création en 1939.  Toutefois, s’ils n’en seront plus les propriétaires, ils continueront à gérer l’entreprise après la transaction qui devrait se dénouer dans 30 à 60 jours, a précisé Peter Blommer, directeur général du groupe dans un communiqué.

Blommer, qui a son siège à East Greenville en Pennsylvanie,  est le plus important producteur de cacao et d’ingrédients pour le chocolat en Amérique du Nord, et le n°3 mondial. Il emploie environ 900 personne dans ses quatre usines aux Etats-Unis et en Chine où il a acheté en 2016 une usine à Jinshan afin de répondre à la demande asiatique croissante en chocolat.

Sur des ventes de $ 907 millions, le groupe a réalisé un bénéfice de $ 3 millions l’exercice dernier, clos en mai. Des ventes en baisse, qui étaient de l’ordre de $ 982 millions l’année d’avant et de $ 998 l’année précédente.

Quant à Fuji Oil, fournisseur d’huiles à Blommer, et détenant 11 chocolateries dans 8 pays, cette acquisition lui permettra de se développer sur le marché nord-américain. Notons que le japonais poursuit, depuis quelque temps, une stratégie d’acquisition avec le rachat l’année dernière de l’australien Industrial Food Services, en 2016 du Malaisien GSB Specialty Chocolates et l’année d’avant Herald au Brésil.

Il entend aussi poursuivre la politique de Blommer en matière d’approvisionnement accru en cacao durable. Rappelons qu’en début d’année, Blommer avait annoncé en Côte d’Ivoire une nouvelle initiative.

Le monde du chocolat poursuit donc, au niveau mondial, son grand ballet de fusion-acquisition que ce soit Barry Callebaut qui a racheté en 2013 Petra Foods ($950 millions) ou encore Olam qui, en 2015, a repris les activités cacao de l’américain ADM.  

Et si cela avait été la Côte d’Ivoire qui avait acheté Blommer ?

$ 750 millions ? C’est la moitié de ce que la Fédération ivoirienne de football a empoché en 2015 lorsque l’équipe nationale a remporté la Coupe d’Afrique des Nations. Ou encore,  c’est l’équivalent ($ 752 millions) du chiffre d’affaires de la filière ivoirienne d’hévéa l’année dernière. $ 750 millions, c’est l’équivalent de deux eurobonds émis par la Côte d’Ivoire en 2014 et 2015. C’est un peu plus que l’aide publique au développement reçue par la Côte d’Ivoire en 2016 ($ 659 millions) ou encore les investissments directs étrangers en Côte d’Ivoire l’année dernière ($ 675 millions).

$ 750 millions, c’est un peu plus de deux fois les transferts d’argent de la diaspora vers la Côte d’Ivoire en 2016 ($ 346 millions ), mais c’est un peu moins que ce que reçoit le Mali ($ 803 millions), largement moins que ce que reçoit le Sénégal ($ 2 milliards) et une goutte d’eau par rapport aux flux de la diaspora nigériane ($ 19 milliards).

 

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *