Le cacaoculteur en Côte d’Ivoire, cette manne de € 2,3 millions

 Le cacaoculteur en Côte d’Ivoire, cette manne de € 2,3 millions
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Chez le n° 1 mondial du cacao, 90% des producteurs sont de petits planteurs (2,5 à 5 ha), soit quelque 650 000 fermiers à la tête de famille de 10 personnes en moyenne, sans compter les 3 à 4 millions ouvriers dans la chaîne de valeur. Ils produisent, en moyenne, entre 600 et 2 000 tonnes (t) de cacao par an. Et dans cette filière cacao en Côte d'Ivoire, n°1 mondial avec 35% de la production mondiale de fèves, représentant 15% du PIB de la Côte d'Ivoire, selon la Banque mondiale, le cash coule à flot.

En 2014, lorsque la récolte a atteint 1,7 million de tonnes (Mt), c'est quelque € 2,3 millions qui circulaient, en liquide, dans les campagnes et dans la filière en général. Or, si 98% des petits cacaoculteurs ont un téléphone mobile et 64% un porte-monnaie électronique, seulement 7% vivent à une distance de 7 km d'un distributeur de billets ou ont un agent en monnaie électronique.

D'où la multiplication des initiatives pour réduire l'argent liquide qui circule au sein de la filière et dans les campagnes, limitant ainsi les risques de vols. Dans le cas de la société de microfinance Advans, il s'agit d'aider le cacaoculteur à faire fructifier son argent.

Advans, MTN et CGAP pour l'épargne

Ainsi, Advans, en partenariat avec l'opérateur de téléphonie mobile MTN et avec l'appui du Groupe consultatif d’aide aux pays les plus pauvres (CGAP), entend développer l'épargne auprès des cacaoculteurs. Ce projet sur deux ans tend à créer des comptes d’épargne numérique rémunérés. Les transactions entre le compte d’épargne et le porte-monnaie électronique sont gratuites. La plateforme utilise la technologie USSD (Unstructured Supplementary Service Data ou Service supplémentaire pour données non structurées), une fonctionnalité des réseaux téléphoniques mobiles qui propose des services sous forme de textos sur des portables ne possédant pas de connexion Internet.

Quand les producteurs sont rémunérés par les coopératives de cacao, ils peuvent décider du montant qu’ils souhaitent recevoir sur leur compte d’épargne Advans, et du montant qu’ils souhaitent recevoir en espèces, souligne la Banque mondiale.

Actuellement, plus de 7 000 producteurs de cacao, membre de 58 coopératives, ont souscrit à ce compte d’épargne numérique rémunéré et en avril et mai, pour 2 700 d'entre eux, le service était actif.

D'autres initiatives numériques existent au sein de la filière cacao, mais il s'agit bien souvent surtout de réduire les flux de monnaie en cash. Ainsi, Barry Callebaut, dans son programme Cocoa Horizon, a mis en place un programme de banque sur téléphone portable en coopération avec la compagnie téléphonique Orange CI. Mais il s'agit d'un programme intégré au réseau Barry Callebaut : le paiement des fèves est directement versé sur leur compte en banque et les planteurs, via leur portable, règlent leurs achats dans les magasins et peuvent retirer de l'argent à des distributeurs. A mi-décembre, 10 000 planteurs associés à Barry Callebaut étaient équipés d'un tel dispositif.

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