Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 26 avril 2023

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 26 avril 2023
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Plusieurs initiatives ont été lancées en Afrique pour développer les énergies renouvelables et la cuisine propre. Par pays, nous allons cette semaine en Côte d’Ivoire, où les travaux de centrale hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty avancent, au Nigeria où a été lancée la  chaîne de valeur du bioéthanol du manioc , au Sénégal avec le changement de l’actionnariat de Senergy 2 et au Togo où les lampadaires solaires se multiplient.

AFRIQUE

L’entreprise d’énergie solaire abordable hors réseau en Afrique et en Inde, d.light, vient de bénéficier d’un investissement supplémentaire d’un montant de $1,9 million de Swedfund. Un financement pour soutenir la poursuite de l’expansion de l’entreprise.

Depuis l’investissement initial de Swedfund en décembre 2018, d.light s’est étendu du Kenya et de l’Inde à de nouvelles zones géographiques telles que l’Ouganda, la Tanzanie et le Nigeria, et a également introduit de nouveaux produits et services. En plus des systèmes solaires domestiques hors réseau, la société propose également des produits tels que des radios et des téléviseurs, des smartphones, des onduleurs solaires et des cuisinières propres.

Le Global Wind Energy Council (Gwec) et EnergyNet, ont conclu un partenariat pour développer l’énergie éolienne en Afrique. Global Wind Energy Council et EnergyNet  sont les organisateurs du Forum africain de l’énergie, qui se déroulera du 20 au 23 juin à Nairobi au Kenya. Lors de cet événement, l’initiative Africa WindPower du Gwec, soutenue par le programme européen GET-invest a été nommée officiellement le « Principal partenaire pour l’énergie éolienne ». Malgré d’importantes ressources éoliennes prouvées, seulement 1% des parcs éoliens dans le monde se trouvent en Afrique. Cependant, de nombreux pays africains sont prêts à voir les installations d’énergie éolienne se multiplier dans les années à venir, qu’il s’agisse des marchés déjà bien établis tels que l’Égypte, le Maroc, le Kenya et l’Afrique du Sud, ou des marchés éoliens émergents de Namibie, du Mozambique, de Zambie, de Tanzanie, de Tunisie, de Mauritanie, du Nigéria et du Ghana.

African Guarantee Fund (AGF) et Clean Cooking Alliance (CCA) ont lancé un partenariat pour promouvoir l’innovation financière, l’accès à un financement carbone responsable et les investissements dans des entreprises et des programmes de cuisine propre. AGF travaillera par l’intermédiaire d’institutions financières sélectionnées pour réaliser les objectifs du partenariat. Les deux organisations se concentreront sur les marchés d’Afrique de l’Est, du Sud et de l’Ouest, où il existe un besoin et une opportunité importants d’accroître les investissements dans des projets verts grâce à une cuisine propre.

AGF souligne que les investissements dans ce domaine sont très insuffisants, de l’ordre de $130 millions par an,  alors qu’il faudrait $10 milliards pour couvrir l’ensemble des besoins sur le continent.

Dans le cadre du partenariat, AGF et CCA s’attacheront notamment  à générer de l’intérêt et de la demande auprès des banques, à renforcer les capacités des  initiatives de financement privé et à créer un pipeline de projets d’énergie propre.

CÔTE D’IVOIRE

Le premier projet hydroélectrique à financement privé en Afrique de ‘l’Ouest, la centrale hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty, située à 150 kilomètres au nord d’Abidjan,  est réalisée à hauteur de près de 80% aujourd’hui depuis le lancement des travaux il y a trois ans. La mise en service est prévue au 1er trimestre 2024.

D’un coût de €174,3 millions, la centrale doit fournir de l’électricité à 100 000 ménages et réduire les émissions de la Côte d’Ivoire de 109 000 tonnes de CO2 par an.

NIGÉRIA

Le Nigeria lance un projet de bioéthanol à base de manioc financé par une subvention  du gouvernement fédéral et d’un investissement concessionnaire pour un montant de 11,9 milliards de naira. Selon l’Infrastructure Concession Regulatory Commission (ICRC), « La chaîne de valeur du bioéthanol du manioc sera réalisée en phase pilote dans le but de construire un parc industriel biotechnologique sur un terrain de 20 hectares avec 20 universités, universités et instituts de recherche et développement. En phase pilote, 5 000 tiges de manioc hybride spécial (TME 419) seront plantées par hectare. La production de manioc devrait doubler pour atteindre plus de 120 millions de tonnes (Mt).

« L’objectif principal de ce projet pilote manioc-bioéthanol est de démontrer l’efficacité d’une approche dirigée par le secteur privé pour promouvoir l’investissement dans la biomasse renouvelable et créer de la richesse, créer des emplois, réduire la pauvreté, améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, fournir de l’énergie renouvelable et réduire l’empreinte  carbone», indique l’ICRC.

Le projet sera financé par une subvention du gouvernement fédéral et un investissement concessionnaire totalisant 11,9 milliards de nairas.

SÉNÉGAL

Les actionnaires historiques de la première centrale solaire photovoltaïque d’Afrique de l’Ouest, Senergy 2 mise en service 2016 à Bokhol au nord du Sénégal  ont cédé leurs parts au nouveau véhicule mis en place par Africa REN, Africa REN Energy (ARE), créé en 2021 avec le gestionnaire de fonds de capital-investissement panafricain Metier et d la banque de développement néerlandaise (FMO).

Senergy 2 était initialement détenue par Africa REN Invest (ARI), le premier véhicule d’investissement d’Africa REN. C’est désormais ARE qui vient de finaliser l’acquisition de 60% des parts de la centrale auprès des actionnaires historiques. Les 40% restants sont acquis par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sénégalaise en échange des actions qu’elle détenait dans ARI.

TOGO

Le projet d’éclairage public solaire en milieu rural (PEP’rural) a été officiellement inauguré par le président Faure Gnassingbé à Kadjanga. Financé par la France pour un coût de € 40 millions, la société française Sunna Desing avec des PME togolaises fournira et installera 50 000 lampadaires solaires autonomes et intelligents. Ces lampadaires vont couvrir 4 599 localités. Plus de 15 000 lampadaires solaires (modèle ISSL+) ont été déjà installés, avec une maintenance et une garantie des installations sur 12 ans, dans les localités des préfectures de la Binah, de l’Oti, l’Oti Sud, de Tone, de Kpendjal Ouest et de Tandjouaré.

Cette initiative vient en complément d’autres projets de développement des énergies solaires notamment l’initiative présidentielle Cizo d’électrification rurale par kit solaire individuel, la centrale solaire photovoltaïque de Blitta, le Fonds Tinga et les minicentrales solaires les villages de Bavou (Ogou), Koutoum (Bassar), d’Assoukoko, (Blitta) et de Takpapiéni (Oti-Sud) indique la présidence du Togo. La construction de trois nouvelles centrales solaires, à Salimdè (Tchaoudjo), et Awandjelo (Kozah) et à Dapaong (Tone) dans le cadre du Projet régionale solaire d’intervention d’urgence (RESPITE), est prévue également.

 

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