La Côte d’Ivoire plus impactée que le Ghana par la chute du cacao, selon Moody’s

 La Côte d’Ivoire plus impactée que le Ghana par la chute du cacao, selon Moody’s
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La chute de 30% des cours du cacao depuis le milieu de l'année dernière, la fève retrouvant ainsi son faible niveau de prix d'il y a 10 ans,  va impacter toutes les parties prenantes de la filière cacao, mais en particulier la Côte d'Ivoire et le Ghana, souligne Aurélien Mali, vice-président de l'agence de notation Moody's et co-auteur du rapport paru cette semaine Sovereigns — Africa: Côte d'Ivoire and Ghana Resilient to Credit Pressures from Fall in Cocoa Prices (lire nos informations).

Un rapport sorti deux jours avant la fin de mission du FMI en Côte d'Ivoire qui, justement, a sous-pesé l'impact du retournement de la situation du marché du cacao sur l'économie nationale (lire nos informations).

Au niveau des planteurs -qui ne reçoivent que 6-7% de la valeur finale du produit,  ils sont protégés, du moins à court terme, par les prix garantis. Au niveau des chocolatiers et traders, ils œuvrent dans un microcosme et ont un fort pouvoir de négociation.

Quant aux Etats, la chute des cours aura un impact plus grand sur la Côte d'Ivoire que sur le Ghana car le cacao représente environ 43% des exportations ivoiriennes, Moody's se basant sur les chiffres 2015, alors qu'au Ghana, cette part n'est que de 24%. En outre, sa filière pétrole naissante permet à Accra de conserver sa bonne cote sur les marchés financiers malgré la dégringolade du cacao.

Pour Moody's, la chute du cacao devrait faire aggraver le déficit du compte courant de la Côte d'Ivoire de 0,6% du PIB en 2016 à 2,7% en 2017 ; il était excédentaire de 0,7% sur la période 2014-2015. En outre, l'affaiblissement des recettes d'exportation pèsera sur sa croissance.

Au Ghana, Moody's s'attend à ce que, malgré la situation cacaoyère, le déficit de compte courant s'améliore légèrement, à 6,3% du PIB en 2017 contre 6,6% en 2016, cette croissance étant soutenue précisément par de nouveaux développement dans les secteurs pétrole et gaz.

Enfin, sur le plus long terme, l'agence de notation estime que le prix du cacao ne restera pas longtemps faible étant donné la croissance de la demande en chocolat dans les pays en développement. Et Moody's de rappeler que la consommation de chocolat en Suisse atteint  9,2 kg par an et par personne et 4,7 kg en Europe occidentale, alors qu'en Chine ou en Inde, l'actuel kilo de chocolat par habitant par an offre des potentiels remarquables.

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