En Côte d’Ivoire, le café rebondit alors que le marché mondial agonise

 En Côte d’Ivoire, le café rebondit alors que le marché mondial agonise
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Les caféiculteurs ivoiriens se frottent les mains. Les volumes exportés ont enregistré une envolée de 49% sur les sept premiers mois de l’année, atteignant 38 411 tonnes (t), selon les données provisoires portuaires. Des exportations quasi-exclusivement de Robusta et essentiellement à destination de l’Algérie.

La filière ivoirienne a connu une forte actualité récemment. Jeudi, 40 organisations de producteurs de café et de cacao ont créé la Fédération des organisations de producteurs de café-cacao (FOP.CC). Objectifs ? Améliorer leurs conditions de travail et de vie, rapporte AIP. Présidée par Sié Kambou, elle vise à défendre les intérêts des producteurs auprès de l’Etat et à montrer l’importance du planteur dans la chaîne des valeurs vis-à-vis du secteur privé et du public.

Les producteurs en appellent aux multinationales pour des prix de survie

Une préoccupation qu’on retrouve cette semaine à Londres, exprimée cette fois à l’échelle planétaire. En effet, la crise actuelle des cours mondiaux, notamment de l’Arabica, qui sont à leur plus faibles niveaux depuis 12 ans, a été au coeur des discussions, dimanche, du Forum mondial des producteurs de café qui regroupe 85% de l’offre mondiale, puis toute cette semaine lors de la 122ème session du Conseil de l’Organisation internationale du café (OIC), présidée par Aly Touré, représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales de produits de base.

Les pays producteurs n’en peuvent plus et entendent dialoguer avec leurs principaux clients que sont les majors de l’agro-industrie comme Nestlé, Jacobs Douwe Egberts ou encore Starbucks.

C’est un moment désespéré pour les quelques 25 millions de caféiculteurs à travers le monde“, souligne Roberto Velez qui dirige la fédération des caféiculteurs colombiens, décrivant la crise actuelle comme étant “au-delà de l’imagination”. “Il faut que l’industrie et les consommateurs réalisent que la situation ne peut pas perdurer si on veut que l’industrie du café survive”.

Entre autres mesures discutées à Londres, un programme de certification “positive” pour les entreprises qui accepteraient de payer des prix suffisamment élevés aux producteurs pour leur assurer un revenu décent. Certes, on n’invente pas la poudre -depuis des décennies, les ONG proposent un café “équitable”- mais là,  les grands groupes multinationaux seraient impliqués. La chose n’est, cependant, pas faite.

Les prix payés aujourd’hui, notamment pour l’Arabica, sont aux mêmes niveaux qu’il y a …30 ans ! Rappelons que le 4 septembre, l’Arabica est tombé à 98,65 cents la livre (lb), le plus faible niveau de prix pour une deuxième position depuis juillet 2006. En cause ? Une récolte record au Brésil et un énorme pari à la baisse des cours pris par les spéculateurs sur le marché à terme de New York. Une situation dangereuse, les caféiculteurs se tournant, notamment en Amérique centrale et latine, vers la culture de coca.

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