Huile de palme, bois, cacao, café, soja, viande de bœuf : l’UE renforce son contrôle sur la déforestation

 Huile de palme, bois, cacao, café, soja, viande de bœuf : l’UE renforce son contrôle sur la déforestation
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Soja, viande de bœuf, huile de palme, bois, cacao et café, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat et les meubles seront bientôt sous haute surveillance à l’importation dans l’Union européenne (UE).

Hier, la Commission européenne a adopté trois nouvelles initiatives dans la cadre de son pacte Vert pour l’Europe, dont la proposition d’un règlement tendant à prévenir l’importation de matières premières agricoles liées à la déforestation, demandant aux entreprises commercialisant un produit de prouver que leur chaine d’approvisionnement mondial ne contribue pas à la destruction des forêts.

« Par exemple, Cargill, le premier trader de marché de matières premières au monde, est américain. Mais si cette entreprise américaine veut vendre sur le marché européen demain, elle devra assurer la traçabilité du café ou du chocolat qu’elle achète, et garantir à l’acheteur européen, Carrefour ou Danone par exemple, que ce café ou ce chocolat provient d’un hectare qui n’a pas été déforesté récemment », a expliqué sur FranceInfo Pascal Canfin eurodéputé et président de la commission environnement du Parlement européen. Un contrôle qui s’exerce via les drones et photos satellites qui « aujourd’hui sont précises au km2 près. » C’est « la première loi au monde qui va mettre fin à la déforestation importée », précise-t-il.

La liste de ces produits de base sera mise à jour en fonction de l’évolution des modèles de déforestation.

« Avec cette initiative pionnière, l’UE montre qu’elle veut donner l’exemple : elle franchit une étape décisive en allant au-delà de la déforestation illégale pour s’attaquer à tout déboisement dû à l’augmentation des terres agricoles pour la culture des produits couverts par le règlement », expliquent les services de la Commission à ActuEnvironnement.

Le règlement fixe les règles d’une diligence raisonnable”obligatoire pour les entreprises qui souhaitent mettre ces produits sur le marché de l’UE, l’objectif étant de garantir que seuls des produits conformes à la législation et sans lien avec la déforestation sont autorisés sur le marché de l’UE. Pour ce faire, la Commission utilisera un système d’évaluation comparative entre pays et le risque qui leur est associé de déforestation et de dégradation des forêts causées par les produits de base, indique le communiqué.

En outre, « La Commission intensifiera le dialogue avec d’autres grands pays consommateurs et s’engagera de façon multilatérale pour que les efforts soient conjugués. »

ActuEnvironnement rappelle que l’UE avait lancé en septembre 2020 une consultation publique qui a recueilli plus de 1,2 million de contributions, soit la deuxième consultation la plus populaire dans l’histoire de l’UE.

L’urgence est bien là. En matière de cacao, l’agence Reuters a enquêté. Ces deux journalistes, Joe Bavier et Ange Aboa, sont retournés dans la plus grande forêt classée de Côte d’Ivoire, à Rapides Grah, dans le département de San-Pedro. En janvier 2020, les agents forestiers y étaient intervenus pour anéantir les plantations et « mettre le feu au village », a rappelé Alexis Kouassi Akpoué sur place, un cacaoculteur parmi d’autres milliers présents dans cette zone. « Le matin suivant, à 5 h, ils ont envoyé les bulldozers. »

Cependant, un an après, l’activité cacaoyère a repris comme si de rien n’était, décrivent les journalistes, les fèves s’exportant en grande partie vers l’Union européenne (UE)….

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