La Chronique Matières Premières Agricoles au 19 octobre 2017

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 19 octobre 2017
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Le dollar s’est globalement apprécié vis-à-vis d’un panier de devises de référence cette semaine à la faveur de la remontée des rendements des bons du Trésor américain et l’espoir d’une promulgation rapide de la réforme fiscale promise par Donald Trump.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUC COTON HUILE DE PALME RIZ SUCRE

CACAO

Après avoir atteint des plus hauts en six mois la semaine dernière, les marchés de Londres et de New York étant boostés par les bons chiffres de broyages européens, le prix de la fève a glissé en début de semaine car les industriels ne sont pas ou peu à l’achat. D’autre part, la fève à Londres a accusé les fluctuations de la livre sterling.

Sur le marché à terme de Londres, la tonne de fèves a terminé jeudi soir à £ 1 596 partie de £ 1 566 vendredi dernier. A New York, elle cotait mercredi soir $ 2 145 contre $ 2 087 en fin de semaine dernière.

Les Etats-Unis devaient publier jeudi leurs chiffres de broyages sur le troisième trimestre, chiffres attendus en hausse de 2 à 3%, estiment des traders interrogés par Reuters. Ils sont estimés grimper de 10% en Asie.

Côté production, les arrivages en Côte d’Ivoire entre le 1er octobre, date du démarrage de la campagne 2017/18, et le 15 octobre ont été de 67 000 t contre 98 000 t sur la même période la campagne dernière. Pourtant, la météo est plutôt favorable en Côte d’Ivoire avec, certes, de très fortes pluies mais qui s’estompent, et des éclaircies ensoleillées de plus en plus nombreuses. Certains planteurs interrogés par Reuters constatent le nouveau feuillage des cacaoyers et le développement de nombreuses petites cabosses ce qui augure d’une production importante et longue dans le temps. La maladie de la pourriture noire s’estomperait aussi notamment dans l’ouest, vers Daloa.

Au Ghana, le Cocobod négocie un prêt de $ 500 millions auprès de la banque chinoise des exportations et des importations (EXIM) pour restructurer le secteur et se protéger contre la volatilité des prix mondiaux (cf. nos informations).

CAFÉ

Sur le marché à terme de New York, la livre (lb) d’Arabica a terminé jeudi soir à $ 1,2685, tandis qu’à Londres, le Robusta cotait $ 2, 000 la tonne ; sur ces deux places, les cafés respectifs cotaient $ 1,2645 la livre et $ 2, 009 la tonne vendredi dernier. Lundi, l’Arabica est tombé à un plus bas en quatre mois, depuis le 23 juin très exactement, le marché étant impacté par les ventes persistantes des fonds d’investissement et spéculatifs alors qu’on s’attend à une bonne récolte brésilienne même si la météo inquiète.

Un “marché météo” avec le regard tourné vers le ciel tant au Brésil qu’au Vietnam, les deux mastodontes des deux variétés de café. Au Brésil, les situations sont contrastées avec des précipitations attendues en dessous de la moyenne dans la plupart des régions du Minas Gerais, dans l’Espirito Santo et Bahia, tandis qu’elles devraient excéder la moyenne dans la partie Sud du Minas Gerais, Sao Paulo et Parana. Si les caféiers ont déjà fleuri, il leur faut maintenant de l’eau. Selon l’Organisation internationale du café (OIC), le temps très sec en août pourrait réduire la récolte 2017/18, estimée atteindre 55 millions de sacs de 60 kg (Ms)

Le Vietnam, quant à lui, panse ses plaies après les inondations meurtrières (83 morts) récentes, même si elles n’auraient pas touché les zones de production de café, selon les négociants.

Ceci dit, les disponibilités en café au plan mondial sont bonnes actuellement.

Dans les pays importateurs, les stocks de café sont à leurs niveaux les plus élevés depuis 8 ans, a souligné l’OIC dans sa lettre mensuelle (lire nos informations ). Ils totalisaient en juin, 25,4 millions de sacs de 60 kilos (Ms), leur niveau le plus élevé depuis juin 2009. En effet, malgré trois campagnes déficitaires successives, le marché est demeuré bien approvisionné car les campagnes 2012/13 et 2013/14 avaient été excédentaires.

Quant à la demande industrielle, elle demeure faible, les torréfacteurs étant récalcitrants à acheter sur le marché spot actuellement.

CAOUTCHOUC

Les deux séances de hausse, mercredi et jeudi, consécutives à une augmentation du dollar face au yen n’ont pas permis au cours du caoutchouc de dépasser la clôture de vendredi dernier à 201,7 yens le kilo. Les cours ont en effet terminé jeudi à 197,6 yens ($1,75) le kilo pour le contrat de mars. Les cours sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) avaient atteint un plus bas de 3,5 mois mercredi emportés par la faiblesse du marché de Shanghai.

Les exportations de caoutchouc du Cambodge ont progressé de 33% au cours des neuf premiers mois de 2017 pour s’établir à 114 991 tonnes, tandis que le prix moyen de vente du caoutchouc a grimpé de 53% par rapport à la même période l’année dernière générant des recettes de $192 millions, selon le dernier rapport du ministère de l’Agriculture, des forêts et de la pêche. Le prix moyen du caoutchouc a atteint $ 1672 la tonne, contre $1094 à la même période l’an dernier.

Au Vietnam, les exportations de caoutchouc ont atteint de janvier à septembre 955 683 tonnes, en hausse de 10,6% par rapport à la même période en 2016, pour une valeur de $1,6 milliard, en progression de 49,2%, selon le département général des Douanes.

La production de caoutchouc synthétique en Chine a progressé de 4% sur les 8 premiers mois de l’année pour atteindre 3,82 millions de tonnes.

Côté entreprise, le deuxième fabricant mondial de pneumatique derrière Bridgestone, le français Michelin a annoncé une hausse de 3% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre à 5,33 milliards et confirmé ses objectifs annuels pour 2017. Le groupe Michelin qui a acheté le spécialiste du caoutchouc recyclé par pulvérisation, l’américain Leligh Technologie, pour un montant non précisé.

COTON

Les cours du coton ont prolongé cette semaine leur baisse pour clôturer jeudi à 67,31 cents la livre contre 68,62 cents la livre pour le contrat de décembre vendredi dernier. Une tendance durable à la baisse ? Pour Plexus Cotton, la pression des cultures commence à se faire sentir tandis que la situation technique est maintenant plus basse. « Les usines doivent fixer une quantité record de coton, mais elles prendront probablement leur temps et ne le feront que sur une base réduite » estime-t-il. Ainsi, les cours pourraient tomber vers un bas de 60 cents la livre pour le contrat de mars, sauf incident de dernière minute en Inde ou dans le Texas. Toutefois, à plus long terme, Plexus Cotton estime que les prix devraient rebondir au deuxième ou troisième trimestre 2018.

L’Ethiopie a officiellement lancé sa stratégie nationale de développement de la culture du coton sur 15 ans, une politique qui vient en appui au secteur textile en plein essor. L’Ethiopie ambitionne de devenir le premier producteur de coton d’Afrique. Les objectifs sont d’atteindre 250 000 hectares de superficie cultivée dans cinq ans et un million d’hectares en 2032 contre 80 000 ha actuellement. Ainsi la production de coton devrait cloître à 500 000 tonnes en 2022 et 2,6 millions de tonnes en 2032.

Le Pakistan est en passe d’atteindre son objectif de production de coton de 13 millions de balles cette campagne, selon les derniers chiffres publiés par le Pakistan Cotton Ginners Association (PCGA). Le pays a produit 5,984 millions de de balles au 15 octobre, en hausse de 36,79% par rapport à la même période de l’année dernière. Après deux campagnes consécutives de mauvaise récolte, la production de coton devrait augmenter de 3 millions de balles cette année.

HUILE DE PALME

Après une série de gains quotidiens, les prix de l’huile de palme ont chuté mardi avec un ralentissement de la demande et surtout une prise de bénéfices avant le jour férié, mercredi. C’est la première baisse en une semaine. Elle a été confirmée jeudi avec une clôture sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 2 723 ringgits ($ 644,95), soit un niveau légèrement inférieur à vendredi dernier (2 749 ringgits).

Les exportations d’huile de palme de Malaisie sont soutenues, progressant de 10,3% selon ITS et de 8 ,7% selon SGS sur les 15 premiers jours d’octobre. Les analystes estiment que la demande devrait demeurer robuste sur l’ensemble du mois d’octobre les principaux consommateurs, l’Inde et la Chine, reconstituant leurs stocks. Une tendance qui va à l’encontre de la baisse habituelle et saisonnière selon laquelle les embarquements chutent. Seule une baisse du différentiel entre l’huile de palme et l’huile de soja pourrait contrecarrer la progression de la demande. Il se situe aujourd’hui entre $80 et $90 la tonne.

« Les pays consommateurs s’attendaient à une baisse des prix au second semestre 2017, mais les prix sont restés stables et n’ont pas baissé de manière significative », a déclaré Alan Lim, analyste chez MIDF Research. Il estime que le différentiel entre l’huile de palme et celle de soja devrait se situer entre $80 et $100 la tonne jusqu’à la fin de l’année mais « le maintien du rabais dépendra de la météo au Brésil» affirme-t-il. La production de soja au Brésil, deuxième producteur mondial, devrait être plus faible en 2017/18 par rapport à la campagne précédente en raison de conditions météorologiques moins favorables. « Si la production de soja diminue et que les prix du soja augmentent, nous nous attendons à ce que la demande d’huile de palme augmente », a déclaré Alan Lim.

De son côté, le spécialiste des huiles comestibles, Dorba Mistry estimait mercredi à Bogota que les prix de l’huile de palme pourrait atteindre $800 la tonne CAF Rotterdam en janvier 2018 avec un potentiel de $850 la tonne d’ici à mars 2018. Mardi, les prix de l’huile de palme brute malaisienne livrée à Rotterdam étaient de $732,50. L’appréciation des cours de l’huile de palme se justifie par le niveau serré des stocks et une reprise plus faible qu’anticipée de la production en Malaisie et en Indonésie. Toutefois, les prix atteindront $850 la tonne si les récoltes de soja sud-américain, de colza européen et de tournesol ukrainienne et russes ne sont pas exceptionnelles.

L’Indonésie a l’intention de replanter cette année environ 20 000 hectares de petites plantations de palmiers, dans le cadre d’un programme gouvernemental visant à accroître les rendements, a déclaré mercredi le directeur général du département de l’agriculture du ministère de l’Agriculture.

Le président Joko Widodo a lancé le programme, financé par un prélèvement sur l’huile de palme brute la semaine dernière dans le sud de Sumatra. «Il y a 2,4 millions d’hectares qui doivent être replantés, dont environ 400 000 hectares sont des cultures âgées tandis que les autres n’utilisent pas de semis appropriés», a déclaré le directeur général. Actuellement, les plantations de petits producteurs produisent 2 tonnes d’huile de palme brut par an, mais les rendements pourraient augmenter jusqu’à 8 tonnes par an si elles sont replantées en utilisant de meilleurs semis, a-t-il déclaré aux journalistes.

Les plantations bénéficiant d’un financement dans le cadre de ce programme devront satisfaire aux exigences pour obtenir la certification indonésienne de l’huile de palme durable (ISPO).

L’Indonésie dispose de 11,9 millions d’hectares de plantations d’huile de palme, dont 4,7 millions d’hectares sont des petites plantations, selon les données du ministère.

RIZ

Les pluies prolongées qui se sont abattues sur l’Inde et le Vietnam ont soutenu les prix du riz dans ces deux pays sous la crainte d’un resserrement de l’offre de deux exportateurs majeurs. En revanche, par manque demande les prix ont chuté en Thaïlande.

En Inde, le prix du riz étuvé 5% a gagné $4 à $407 la tonne, les fortes précipitations dans les principales régions de culture devraient retarder la récolte du riz d’été. Dans certains districts, observe un exportateur basé dans l’Etat d’Andhra Pradesh, les cultures ont été endommagées et les précipitions pourraient réduire la production.

Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, la production de la récolte d’été devrait chuter de 2% à 94,48 millions de tonnes.

Au Vietnam, les prix ont augmenté grâce à une offre limitée, la plus longue période des pluies a pesé sur la qualité de la récolte actuelle et retardé les semis pour la culture hiver-printemps. Dans le nord du Vietnam, plus de 22 000 hectares de riz ont été endommagés lors d’inondations provoquées par de fortes pluies la semaine dernière. Les négociants estiment à plus de 120 000 tonnes perdues.

Avec la faiblesse des stocks, le Viet 5% s’est négocié jusqu’à $390-$400 la tonne contre $390-$395 la semaine dernière.

En Thaïlande, les prix ont chuté en raison de la faible demande étrangère, tandis que la tendance de l’offre est à la hausse en dépit des pluies et inondations dans certaines parties du pays.

SUCRE

La perspective de l’excédent sucrier sur la campagne 2017/18 qui vient de s’ouvrir ne permet pas aux prix de décoller. Le roux sur la place de New York a terminé jeudi soir à 14,13 cents la livre contre 14,41 cents vendredi dernier, tandis que le blanc à Londres était à $ 371,80 contre $ 374,80 la tonne en fin de semaine dernière.

Côté production, au Brésil, le consultant Canaplan a révisé à la hausse ses estimations de production de cane dans la région centre-sud à 588 Mt contre 575 Mt estimées précédemment. En Allemagne, les rendements sont excellents, supérieurs à la moyenne de ces cinq dernières années, selon ING.

Côté industries, la filiale brésilienne de l’indien Shree Renuka Sugars, a licencié 900 salariés de ses deux raffineries de sucre au Brésil et a rendu aux propriétaires les superficies de plantations qu’il exploitait depuis son entrée dans cette filière en 2009 et 2010. Renuka do Brasil a déposé le bilan en 2015 et ne parvient pas à redresser la situation depuis.

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