Chronique énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 25 juillet 2023

 Chronique énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 25 juillet 2023

@ Pixabay

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L’actualité africaine dans le domaine des énergies renouvelables est toujours aussi importante avec notamment des projets ciblés sur les femmes en Afrique et sur d’autres continents. En Afrique de l’Ouest plus précisément, en Côte d’Ivoire, la construction d’une centrale à base de biomasse est lancée. Au Ghana a été mis en service le premier système de production d’énergie hybride hydro-solaire du pays, Bui Hydro-Solar PV Hybrid. Le Sénégal, quant à lui, a lancé son premier projet de stockage par batterie Walo Storage. L’énergie nucléaire est également en ligne de mire au Ghana, avec le soutien des Etats-Unis, tandis que la Guinée perd patience avec l’OMVS qui prend trop de retard avec le projet de barrage hydroélectrique de Koukoutamba.

AFRIQUE

Sustainable Energy for All, Global Women’s Network for the Energy Transition (GWNET) et Clean Cooking Alliance (CCA) ont lancé leur troisième programme de mentorat ciblant spécifiquement les femmes dans le secteur de la cuisine propre en Afrique, mais aussi en Asie et en Haïti. Suite au programme en 2021 et au mentorat Women in Clean Cooking 2022, cette édition 2023 « Women in Clean Cooking » (WICC) ​​soutiendra les femmes afin qu’elles puissent acquérir de l’expérience auprès des professionnels de l’énergie, les soutenir à atteindre des objectifs concrets, favoriser leur développement professionnel et personnel ainsi que leurs réflexions stratégique et innovantes, précise le communiqué.

COTE D’IVOIRE

La première pierre de la centrale de production d’énergie électrique à combustible biomasse de 46 MW à Ayebo dans le département d’Aboisso, a été posée jeudi dernier par le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly (cf. https://www.commodafrica.com/construction-de-la-centrale-a-biomasse-a-partir-de-palmier-en-cote-divoire/).

« Avec ce projet, Ayébo accueillera la plus grande centrale à biomasse de Côte d’Ivoire et de la sous-région ouest africaine. Porté par EDF, Meridiam et Sifca, à travers la société Biovea Energie, le projet accroîtra notre offre d’énergie renouvelable de 46 MW. Ce sera la toute première centrale à biomasse sur le réseau électrique du pays », a déclaré Sangafowa Coulibaly, avant d’insister sur le respect de la date de livraison prévue en 2025.

La centrale sera alimentée à partir de résidus agricoles de canne à sucre et de palmier à huile produits par 12 000 producteurs et répondra à terme aux besoins en électricité d’environ 1,7 million de personnes. C’est un projet structurant qui contribuera au développement d’une chaîne d’approvisionnement agricole durable, a-t-il souligné.

Le ministre a rappelé l’existence de plusieurs projets de même nature prévus dans d’autres localités comme la centrale de 73,6 MW à cacao à Divo, la centrale de 25 MW de tiges de coton à Boundiali et la centrale de 20 MW à cacao à Gagnoa. « Ces centrales sont toutes actuellement en phase d’études », a fait savoir le ministre. Tous ces projets, en phase de démarrage ou à l’étude, s’inscrivent dans la mise en œuvre d’un mix énergétique comprenant 45% d’énergie renouvelable à l’horizon 2030, a expliqué le ministre.

GHANA

  • Le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a mis en service le premier système de production d’énergie hybride hydro-solaire du pays, Bui Hydro-Solar PV Hybrid (HSH). Il est développé par la Bui Power Authority (BPA) et Huawei en utilisant des onduleurs, des transformateurs et des systèmes de stockage d’énergie. Il comprend un système solaire photovoltaïque flottant de 5 MW, le premier dans la sous-région ouest-africaine. Cela fait partie de la première phase d’un projet solaire de 250 MWc, qui est mis en œuvre par phases de 50 MWc.

« Ceci montre en outre l’engagement de mon gouvernement à tenir sa promesse d’augmenter la part des énergies renouvelables dans notre bouquet énergétique à 10 % d’ici 2030 », a déclaré son ministre, Nana Akufo-Addo. Le projet, une fois terminé, ajoutera 250 mégawatts d’énergie pour augmenter le barrage hydroélectrique de 404 MW de la centrale de Bui.

  • Le président de US Nuclear Regulatory Commission (NRC), Christopher Hanson, et Nii Kwashie Allotey, directeur général de la Nuclear Regulatory Authority (NRA) du Ghana, ont discuté de “leur importante collaboration depuis la signature en 2017 d’un accord bilatéral inaugural de coopération et d’échange d’informations techniques” alors que le Ghana développe un programme de réglementation et cadre de son projet d’énergie nucléaire, a rapporté lundi World Nuclear News.

Christopher Hanson, en visite au Ghana, a déclaré : « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la NRA du Ghana pour développer un programme de réglementation techniquement compétent et indépendant en vue de la supervision de l’énergie nucléaire commerciale au Ghana. L’établissement d’un cadre réglementaire solide et transparent basé sur des normes de sécurité élevées est une étape critique vers l’adoption des technologies nucléaires. Nous avons un partenariat de longue date avec l’organisme de réglementation du Ghana, et nous nous félicitons de notre collaboration continue alors que la NRA progresse dans l’établissement d’une structure de réglementation. »

Rappelons que l’Organisation du programme d’énergie nucléaire du Ghana a été créée pour superviser la mise en œuvre et la coordination du programme d’énergie nucléaire à la suite d’une décision du cabinet en 2008 d’inclure le nucléaire dans le bouquet énergétique du pays africain. Le Ghana a ensuite déclaré son intention de poursuivre un programme d’énergie nucléaire à des fins pacifiques en août 2013, par le biais d’une lettre soumise à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La Nuclear Regulatory Authority et la société portant des projets – Nuclear Power Ghana – ont été créées.

GUINEE

Le 20 juillet, la Guinée a annoncé suspendre sa participation au sein de l’Organisation pour la Mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) en raison du « retard considérable » dans le financement du projet de barrage hydroélectrique de Koukoutamba. En outre, Conakry va chercher les fonds nécessaires pour réaliser seul ce projet énergétique, qui était à l’origine un projet commun des quatre pays membres de l’OMVS (Guinée, Sénégal, Mali et Mauritanie), rapporte Guinée 114.com

SENEGAL

Le français Africa REN, développeurs de projets d’énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest, a annoncé jeudi le financement de son projet Walo Storage, au Sénégal, par la banque néerlandaise de développement FMO et Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF), agissant à travers Ninety One, gestionnaire de fonds d’EAIF. Ils investiront jusqu’à € 32 millions en dette syndiquée dans Walo Storage, un projet entièrement développé par Africa REN, avec le soutien de la Seed Capital Assistance Facility et FMO.

Walo Storage représente une avancée majeure en tant que premier projet de stockage par batterie en Afrique de l’Ouest dédié à la régulation de fréquence, indique le communiqué. Il devrait apporter une stabilité au réseau local et réduirait les pannes d’électricité. En outre, cette initiative permettra de produire 16 MW à partir de sources d’énergie verte et est devrait réduire les émissions de CO2 de 17 000 à 21 000 tonnes par an.

FMO accordera un prêt de € 11 millions avec € 8 millions complémentaires apportés par le Fonds Accès à l’Energie que FMO gère pour le compte du gouvernement néerlandais dans le but de créer un accès durable à l’énergie dans les pays en développement. En outre, un prêt de € 11 millions proviendra d’EAIF, une société du Private Infrastructure Development Group (« PIDG »), et $ 1,5 million d’un financement de déficit de viabilité (VGF) étendu par PIDG Technical Assistance.

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