Hausse de 27% des importations de sucre en Guinée en 2014
Les importations de sucre en Guinée ne cessent de croître, la production nationale étant inexistante. En 2014, ses achats sur le marché mondial, essentiellement auprès du Brésil, se sont élevés à 161 763 tonnes (t), en forte progression par rapport à 2013 lorsqu'ils s'établissaient à 126 978 t, rapporte la direction informatique et statistique de la douane guinéenne. Depuis 2010, les volumes importés ont fait un bond de 57,8%.
Guinée : importations de sucre |
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en tonnes |
2014 |
161763 |
2013 |
126 978 |
2012 |
117 578 |
2011 |
134 211 |
2010 |
102 514 |
Source: Douanes, Guinée |
Le sucre importé en Guinée provient de plus d’une vingtaine de pays à travers le monde. Mais le Brésil est, de loin, au premier rang, couvrant 68% des besoins avec 110 046 t livrées en 2014, selon les informations fournies par la douane.
La consommation locale du sucre étant d'environ 150 000 t en 2014, on peut s'interroger sur l'utilisation ou la destination du reste, soit 11 763 t, souligne à CommodAfrica le directeur national du ministère du Commerce intérieur, Bafodé Boua Soumah.
Le prix du sucre en hausse durant le Ramadan
En Guinée, on consomme principalement du sucre en poudre. "Le sucre en carreau est une petite importation consommée par les étrangers et quelques haut cadres du pays. Elle provient de France ", précise le directeur.
Sur le marché national, le prix du sac de 50 kg se vend entre GNF 270 000 (€ 33) et 280 000 (€ 34). Cependant, durant le mois du Ramadan, le prix grimpe jusqu’à GNF 350 000 (€ 43) en raison de la forte demande.
"Tout le monde consomme du sucre dans les boissons traditionnelles, notamment le café et la bouillie. Pour limiter la hausse pendant cette période, le gouvernement subventionne les prix du sucre pour qu’il soit accessible aux bourses les plus faibles", indique Bafodé Boua Soumah.
"Actuellement, le prix du sucre blanc sur le marché mondial est d'environ $ 350 la tonne ", souligne El hadj Ibrahima Kourouma, directeur général de la société Hamana, l’une des sociétés d'importation et de commercialisation. Si l'opérateur souligne l'impact des fluctuations des cours internationaux, il précise que ses plus importantes difficultés découlent des opérations de dédouanement en Guinée. Notamment, la taxe d'importation est passée de GNF 230 000 (€ 28,23) à 260 000 (€ 31,9) la tonne et le coûts des devises sur le marché interbancaire a augmenté.
Le sucre absente des priorités du ministère
Pour l’instant, le ministère de l’Agriculture se concentre sur d'autres cultures et ne dispose d’aucune stratégie pour la relance de la canne à sucre, explique le directeur général du Bureau de Stratégie et de développement audit ministère, Cherif Diallo.
Les autorités ont mis la priorité sur les filières vivrières dont le riz, l’arachide, le manioc, le fonio, etc. Quant aux cultures industrielles, sources de rentrées de devises, ce sont le palmier à huile, l’hévéa, le cacao, le café et le coton qui ont été relancés en 2011.
Pendant la première République (1958-1984), il existait une seule entreprise, la Sucrière de Koba (SAKOBA), dont la plantation et l'usine étaient localisées dans la préfecture de Boffa. Elle a été fermée en 1985, suite à la prise du pouvoir par l’armée. La faillite de l’entreprise était due à l’absence de tradition de la culture de canne à sucre en Guinée ainsi que des problèmes rencontrés dans la transformation de la canne, rappelle l’Institut de recherche agronomique de Guinée.
Rappelons que les estimations de production mondiale 2013/14 varient entre 171 et 184 millions de tonnes (Mt), selon les sources, et la consommation entre 168,7 et 181,1 Mt. Le Brésil, l’Inde, l’Union européenne et la Chine sont les plus grands producteurs mondiaux.